L’islam n’est pas une idéologie mais une spiritualité

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saint coran 0L’Islam n’est donc pas une idéologie ni une doctrine idéaliste car il n’envisage pas le rapport ici-bas/au-delà dans la perspective d’un dualisme qui séparerait ces deux termes d’un hiatus au sein duquel les musulmans se retrouveraient figés dans l’attente d’une délivrance messianique. Une telle approche aurait pour effet de produire, dans la psyché des musulmans, une tension trop facilement manipulable par la pensée politique. Il n’est donc, au regard de l’Islam, aucune « attente », mais un « éternel présent » rayonnant sous la lumière éclatante de la Révélation. L’instant présent est l’occasion – indéfiniment renouvelée – de produire l’action altruiste dont la récompense se donne au sujet dans la possibilité même où il se trouve de pouvoir servir Dieu et les hommes de manière continuelle.

La loi religieuse aide le croyant à maintenir son esprit dans un état d’équilibre, à la faveur d’une liaison intime et permanente avec l’Eternel-Vivant. Sa relation au monde se nouant au cœur du moment présent – et en liaison intime avec l’Absolu, le sujet qui observe la loi en esprit parvient à se libérer de l’emprise du relativisme, du désir et de la nervosité ; et à s’immuniser, partant, de l’orgueil et de l’illusion…

L’Islam normatif sunnite ne fournit aucun programme de révolution clef en main, ne rumine aucune vengeance politique Il propose, à l’inverse, un cadre normatif pour le développement d’une praxis individuelle et non-violente orientant la raison humaine vers l’horizon de la justice sociale universelle. Pour faire advenir la justice dans le monde, il faut la faire, au préalable, advenir en soi-même. La Parousie – ou seconde venue de Jésus –a lieu en chacun de nous, à chaque instant, pour faire retentir en nos cœurs l’appel de la fraternité idéale. La venue seconde de l’amour a lieu dans le cœur de l’homme premier ; celui pour qui l’humanité prime son identité, de telle sorte que son esprit prime sa matérialité.

Les deux plus grandes menaces actuelles sont le dogmatisme religieux et les certitudes politiques.

Quoi de plus orgueilleux que de prétendre détenir la vérité ? Quoi de plus beau que de la rechercher sincèrement ? Les musulmans qui ont recours à la violence pour riposter à l’oppression politique n’ont visiblement pas compris que la vérité des musulmans n’est pas « l’Islam » mais dans l’Islam. Nuance décisive s’il en est (1). L’Islam est un trésor caché qui attend d’être découvert, souligne lumineusement Abdal Hakim Murad (2). Ce trésor, hérité de la famille, ou trouvé au cours d’une lecture ou d’une rencontre, ne s’ouvre qu’à ceux d’entre nous qui en possèdent la clef ; la vérité des musulmans, autrement dit, réside à l’intérieur du coffre.

Ce coffre – notre cœur— est (selon un hadith authentique) le seul élément de la création qui contient le Créateur. Je regarde alors autour de moi, examinant chaque recoin du monde actuel ; quelque chose manque. Une clé pour découvrir ma richesse. Et pour rejoindre, par là-même « ceux qui ont cru et effectué les œuvres salutaires … les compagnons du Jardin… éternels… [Dieu ayant] retiré de leur poitrine ce qui reste de ressentiment… » (3)

Une clef pour rejoindre les bienheureux dont Ibn Ajiba nous précise par ailleurs dans son commentaire ésotérique qu’ils sont « ceux qui accréditent dans leur cœur le bien fondé de la voie de l’excellence, et qui œuvrent pour l’emprunter. Ceux qui ne se laissent pas enfermer dans le formalisme, et soumettent leur conscience à un examen scrupuleux. Ceux qui font continuellement l’effort de s’affranchir de leurs défauts (de se vider de leurs vices) afin de se remplir des grâces divines ; ceux-là sont les compagnons du Paradis de la connaissance, pour y demeurer éternellement, ici-bas et dans l’au-delà.

Dieu a ôté de leur cœur le trouble et la rancune, et l’a purifié de toutes les altérités, leur permettant par là-même de bâtir une fraternité idéale, et de faire preuve, les uns à l’égard des autres, d’une bienveillance à toute épreuve. Entre eux, la médisance et le commérage n’ont plus leurs places. Sous les réflexions partagées, coulent désormais les fleuves de la connaissance ; et s’ouvrent ainsi à eux les portes de la compréhension. Et s’ils parviennent à se maintenir dans cet état d’élévation (Ils disent alors : « Louange à Dieu qui nous guidés à ceci, alors que nous n’aurions pu nous guider si Dieu ne nous avait guidés ») Ils savent se montrer dignes d’une telle sollicitude. Et lui font honneur en se maintenant dans un état de vigilance parfaite. Ainsi attestent-ils de l’authenticité de la voie prophétique, de la divinité du Message, et de l’expérience unitive des saints. L’essence de la mansuétude leur est dévoilée. Dieu les incline alors vers cette part de la Richesse, par Sa grâce et Sa générosité. » (4)

Le riche de la parabole évangélique trouve lui aussi, au voisinage de la noblesse spirituelle, une majuscule à mettre à sa richesse. Il est en nous un fragment de divinité – l’Esprit – que la connaissance de soi illumine et déploie dans l’univers sous le signe de l’amour et de la compassion. Le maître authentique est celui au contact duquel l’homme prend connaissance de lui-même, et par là même conscience du fait qu’il n’est qu’un stylet dans la Main de son Créateur. Lorsque le maître lui communique le sens de l’humilité authentique, le stylet s’abandonne sans résistance pour laisser la Main de l’Artiste faire Son œuvre de vérité dans l’histoire du monde. Le fragment de divinité ainsi transfiguré par l’initiation anime le disciple d’une intention pure : aimer pour son frère humain ce qu’il aime pour lui-même.

S’il ne fait pas déchiffrer son fragment de divinité par un savant, le croyant risque de prendre au sérieux (ou « littéralement ») cette part de divin en lui-même. Il aura alors tendance à se dresser, juger, contraindre, punir, se venger etc… Comme s’il était lui-même Dieu.

Autrement dit, faute de pouvoir s’autoriser de la baraka d’un héritier, le musulman résolu à en découdre avec ses mauvaises passions tente bien de rectifier le tir, mais, le plus souvent, rate sa cible (l’ego). Ainsi la critique qu’il entendait diriger contre lui-même atterrit presque toujours sur une cible voisine : le voisin. (5)

L’ambiance qui règne aujourd’hui dans la communauté musulmane ne semble, hélas, que trop vouloir lui donner raison. L’Oumma se ghettoïse à mesure que la transmission de l’Islam se modernise. Le chameau est sur le point de déglutir les derniers fils de l’isnad.

Les téléchargements se sont substitués aux transferts initiatiques, et l’on se querelle à la bonne franquette autour des fatwas du cheikh Google…La communication, dans notre communauté, se fige en un fatras au sein duquel les seules voies de résolution disponibles sont tribales ou victimaires. Nos mosquées sauront-elles fournir aux sociétés modernes un havre protecteur contre la psychose sociale ?

Les actions ne valent que par leurs intentions, et il ne tient qu’à nous de faire de nos mosquées un coin de paradis à l’usage de ceux dont le turbo-capitalisme a transformé la vie en enfer.

Junayd – annonçant Mustafa Alawi, via Ibn Ajiba – nous rappelle que l’ego, en nous détournant de la conscience du Divin, nous livre aux aléas du monde, apatrides, complètement déboussolés. Fuient alors sous l’Horizon les signes de la reconnaissance divine : nos cœurs convoitent toujours bien les signes, mais ne sont plus guère attentifs qu’à ceux de la reconnaissance sociale : la quête d’Absolu dégénère alors en quête de gloriole…

Les signes ne manquent pas mais l’état d’istikbar nous dissimule la réalité qu’ils désignent. La déprise de l’istikbâr est une tâche redoutable dans le contexte néolibéral. La norme de la concurrence se nourrit en effet de cette tendance pour s’ancrer dans la civilisation.

La volte-face du peuple d’Ibrahim, comme on a pu le voir dans le deuxième volet de cet essai, représente la versatilité du rapport sujet-vérité : l’istikbâr systémique désamorce le retour sur soi. Cette tendance est humaine. Nous sommes, en ce sens, plus proches du peuple d’Ibrahim que d’Ibrahim lui-même. Une fois que nous parvenons à lire en nous-mêmes certains symptômes de l’istikbâr, se produit en notre esprit une illumination. Laquelle amorce un processus de conversion à soi, de saisie réflexive. A ce stade là, le plus dur reste à faire sans doute : s’immobiliser. Oui, parce que si je bouge à ce moment là, si je me laisse aller à un seul petit pas de retour, à ce moment précis, dans la glue du cancan, le moutonnier reprendra ses droits et l’illumination périra. D’où la nécessité de s’immobiliser en soi, se fixer, planter les piquets dans l’intime ; veiller au feu du campement intérieur, entretenir l’illumination…

Les héritiers nous font donc comprendre que pour les rejoindre dans I’lslam authentique, il convient de les suivre au plus près de leur voyage intérieur ; la vie personnelle, remarque le philosophe Emmanuel Mounier, « commence avec la capacité de rompre le contact avec le milieu, de se reprendre, de se ressaisir, en vue de se ramasser sur un centre, de s’unifier. »

Mounier parle d’un repli sur soi « dont la visée serait d’activer sa capacité à la concentration […] un repli qui n’est bien sûr pas une fin en soi, mais le premier temps d’un mouvement général de l’être aboutissant à la conversion des forces, la personne ne recule que pour mieux sauter […] C’est sur cette expérience vitale que se fondent les valeurs de silence et de retraite ». Notre premier ennemi, ajoute Mounier, citant Gabriel Marcel, est ce qui nous paraît « tout naturel », ce qui va de soi selon l’instinct ou l’habitude. « La personne est dès l’origine mouvement vers autrui, « être-vers ». La vie intérieure ne fixe pas la vie personnelle à une phase de repli ; celle-ci, à l’inverse, est la pulsation d’un mouvement de communication. » (6)

Ainsi faute de passer par cette phase de repli chère à Mounier, il est « tout naturel » de faire sienne les habitudes moutonnières ; de céder à l’instinct cancanier. La médisance par exemple, seconde nature dans la Cité, l’est, par la force des choses, devenue dans notre Communauté.

Et lorsqu’elle est prépondérante dans une culture, la détraction devient un important facteur de désordre dans la matrice sociale. L’étoffe dans laquelle se tissent les rapports interindividuels est aussi précieuse que fragile ; l’humilité est la seule aiguille dont les hommes disposent pour coudre entre eux des liens vraiment solides ; ne s’ensuit-il donc pas, en filant cette métaphore, que la médisance, le mépris, les préjugés, la jalousie, le ressentiment, la haine et les diverses pathologies issues de l’infatuation sont autant de mites et parasites qui rongent – et parfois détruisent – les délicates coutures de la convivialité humaine ?

Lorsque j’affirme que nous sommes plus proches du peuple d’Ibrahim que d’Ibrahim lui-même, j’entends par là que nous sommes toujours plus ou moins enclins à rejeter la vérité. Quand un héritier du Prophète (s) nous conseille, on proteste, bien qu’on sente d’emblée que son conseil est fondé, que son cœur est pur : cela ne passe pas, on ira au plus souvent, en dépit de tout, se barricader dans notre pré-carré avec nos clics nos clacs et les fatwas du shaykh Google, un mot rageur pointé sur la porte de la chambre : do not disturb my istikbâr… La modernité, j’en apprécie certainement certains aspects, mais ne lui en reproche pas moins vertement son effet court-circuit dans les processus de transmission.

La vérité est que notre cœur est malade sinon complètement mort et que nous échouons généralement à nous en rendre compte faute de disposer de révélateurs autour de nous. Les morts parlent aux morts (dont je suis) : il n’est plus de vivants autour de nous pour nous rappeler ce qu’est la vie. Mais quand nous en rencontrons un – cœur en vie, nous sommes sur le coup plus que convaincus, puis, après coup, nous renâclons, tant il nous coûte de rompre avec les bonnes vieilles habitudes.

Le cœur en vie nous illumine, car le voyant vivre, nous comprenons, ce qui, en nous, pose problème ; tout devient clair, tout s’illumine : nous ressentons que ces choses qui habituellement nous semblent de si peu d’importance, ces choses devenues autant d’heixis (seconde nature) de notre ambiance culturelle (calomnie, médisance, ressentiment, colère, vanités) sont en réalité des symptômes préoccupants de notre condition spirituelle. C’est bien arrivé à ce stade que doit s’enclencher la dynamique : on sort mailloche, piquets et sardines pour monter la tente de la phase de repli introspectif, on installe le bivouac pour la randonnée initiatique…

Il s’agit alors de convertir ce sentiment de regret qui naît parfois dans nos cœurs lorsque nous commettons une erreur, en une petite graine de nyyia, la planter dans le terrain du tafakkur, puis lever les mains au ciel pour l’istisqa : afin que l’eau de la miséricorde divine irrigue le cœur de nos réflexions et que d’elles sortent autant de fruits à l’usage de ceux et celles qui souhaitent, dans la communauté humaine, goûter à la saveur éternelle de la contemplation unitive.

La catapulte de l’exclusion culturelle est une miséricorde de Dieu (7) La société rejette la croyance monothéiste et la pratique rituelle, l’opportunité nous est ainsi donnée de suivre Ibrahim dans sa course vers la délivrance (le miracle). De deux choses l’une : soit nous le suivons dans sa démarche de remise confiante en Dieu et c’est la délivrance des désirs, des passions et de l’istikbâr ; soit nous retombons, encore et toujours, dans l’inter-minable brasier de la violence sociale et symbolique.

Junayd a écrit quelque part qu’un seul instant d’inattention suffit à annuler dix milles ans d’adoration. La raison en est qu’en jugeant mon frère (critiquer et juger sont synonymes), au moment même où la pensée assène et le dire tranche, je m’élève en juge. Comment saurais-je être humble, ainsi élevé ?

Si de mon âme je consens à satisfaire les revendications de souveraineté illusoire, de ma conscience s’éclipse la réalité de la souveraineté divine : je ne suis pas l’aiguille qui noue et raccommode l’Oumma, mais le chameau qui blatère et déblatère…

Ainsi n’est-ce rien de moins que la vie éternelle qui est en jeu dans chacune de nos paroles et pensées. Autant dire que la vie n’a rien d’un jeu. Junayd a raison : un instant peut suffire à compromettre l’éternité.

L’héritier, en montrant à l’homme l’humilité, lui signifie clairement qu’afin de parvenir à le rejoindre dans l’islam authentique, il lui faudra tout d’abord se démoutonner, se désengluer du cancan ; réinventer un mouvement de communication qui soit « relecture permanente des autres » (8) dans l’accueil, l’ouverture et la joie – et, par dessus tout, l’octroi systématique du bénéfice du doute. Le disciple comprend ainsi – en observant le maître – qu’il lui faudra faire refluer tout son beau potentiel critique vers ce qui se joue de plus essentiel en lui-même : son rapport au temps présent.

Testant l’état d’humilité parfaite du modèle, son cœur mémorise, en un instant aussi bref que décisif, le spectacle sublime de la Vie Future ; prenant ainsi acte de l’obligation où il se trouve de tourner la totalité de son élan vital vers le moment présent afin de l’investir avec suffisamment de ferveur et d’attention pour en faire un point de passage vers l’éternité…

Redonner la vie à un mort est décidément une affaire de spécialiste. Il nous faudrait, à l’instar du riche de la parabole évangélique, partir auprès de celui qui sait opérer le miracle…

La différence entre celui qui se souvient de Dieu et celui qui ne s’en souvient pas, disait le Prophète (s), est semblable à la différence entre le vivant et le mort. Le message est donc clair : un cœur qui oublie Dieu dépérit. Mais il est tout aussi remarquable que l’opposition « souvenir/oubli » formulée par le Prophète béni ne recouvre pas l’opposition « musulmans/non-musulmans ». Il ne suffit pas, autrement dit, de pratiquer une religion pour se retrouver ipso facto du côté des vivants… La pratique religieuse ne nous garantit aucunement la vie spirituelle : elle en est une condition nécessaire, mais pas suffisante…

On peut très bien faire les mouvements de l’Islam sans faire ceux du cœur (sans penser à Dieu). Un homme ou une femme, lorsqu’il ou elle adopte les formes d’une pratique cultuelle, doit ainsi s’employer à remplir les dites formes d’un contenu afin de faire de sa pratique la cause d’un bénéfice spirituel tangible. Et ce contenu, c’est l’amour. L’amour de Dieu. Lequel s’épanouit dans le dhikr. Lorsque Musa parle avec Dieu, Dieu lui dit bien « wa aqimi salata li-dhikri » : accomplis la prière en vue de te souvenir de Moi (9) Tel est bien le sens ou finalité de la prière : nous devons prier pour nous souvenir de Dieu. Et nous souvenir de Dieu pour prier…

L’esprit (Ruh), essence de l’être, est ce à quoi nous devons donner vie pour renouer avec le souvenir de Dieu et de la Vie Future…

Retrouvons ici, en guise de conclusion provisoire, le thème de la gestation de l’esprit dans l’œuvre de Jalal al-Dine Rumi. L’Annonce faite à Marie est, dans l’imaginaire du poète, une figure de l’insufflation de l’Esprit divin dans le cœur humain purifié. Dans cette vision, remarque Tim Winter, dans sa méditation sur le thème mariologique : « Marie est moins le récipiendaire passif du monde qu’une femme activement engagée dans le processus de mortification de l’âme charnelle et des désirs qui, à travers son détachement du monde, et sa quête ardente de Dieu, est conduite sur la voie de l’illumination mystique ». Et Rumi de poursuivre :

Marie se libéra de son moi, et, ainsi libérée, déclara :

« Je m’en remets à la Divine protection »

Ainsi se produisit l’illumination « en tant que celle dont le sein est purifié avait pour habitude de prendre son envol dans l’Invisible. »

« Ses contractions, signes d’une purification salutaire, nous rappelle les douleurs de l’ascèse, au milieu desquelles des fruits apparaissent (des dates) symbolisant les gratifications spirituelles, ou compensations nutritives. C’est seulement à compter du moment où elle ressentit les douleurs de l’accouchement qu’elle s’approcha de l’arbre. Le corps est comme Marie. Chacun de nous a un Jésus à l’intérieur de lui-même, mais tant que les douleurs ne se manifestent pas en nous, notre Jésus ne peut pas naître. Et si les douleurs ne viennent pas, Jésus rejoint alors son origine par la même voie secrète qui le conduisit en nous la première fois, nous laissant livrés à nous-mêmes, sans la moindre part de lui. » (10)

Wa Allah al musta’ane…

Notes :

1. L’is(th)me qui sépare l’islam de l’islamisme est donc sous ce rapport un noyau irréductible d’incompatibilité.

2. Shaykh Abdal Hakim Murad. Contentions. www.masud.co.uk

3. Coran (7/40)

4. Ahmed Ibn Ajiba. Al-bahrû al-madîd fi tafsîr al-qur’an al-majîd. (Dar al-Kotob al-Ilmiyah, III, 2005).

5. Ibn Ajiba. Ibid, IV.

6. Emmanuel Mounier. Le Personnalisme. Presses universitaires de France.

7. Allusion à la catapulte qui selon les commentaires classiques du Coran fut utilisé par le peuple d’Ibrahim pour le projeter dans le bûcher qu’ils avaient préparés à son intention ; ce récit se trouve dans la Sourate des Prophètes (21).

8. Jacques Berque. Jean Sur. Les Arabes, l’Islam et nous. Mille et une Nuit (p. 44).

9. Coran (20/13)

10. Tim Winter. Journal of Eocumenical Studies : Pulchra Ut Luna : Some reflexions On the Marian Them In Muslim-Catholic Dialogue. (1999). Le verset commenté par Rumi se trouve en (19/23-24).

Index des termes techniques :

Istikbâr : orgueil, vanité.

Isnad : chaîne de transmission d’une discipline scientifique.

Fourqane : discernement, sagacité.

‘Ilm al-yaqine : science certaine.

‘Ayn al-yaqine : œil de certitude.

Nyyia : intention.

Tafakkur : réflexion.

Istisqa : littéralement « demander de l’eau », renvoie ici à la salat al-istisqa, la prière pour la pluie que les musulmans font parfois pour mettre en terme à la sécheresse.

Dhikr : souvenir.

Par Loqman Stephany

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