83ÈME ÉDITION DU DAAKA DE MADINA GOUNASS : Prières pour les autorités, recommandations pour les fidèles (Vidéo)
SENTV : Des centaines de milliers de fidèles bravent depuis le samedi dernier les rigueurs du climat (forte canicule et poussière) pour honorer le rendez-vous de la retraite spirituelle de dix jours du Dakka de Madina Gounass. Pour les nouvelles autorités, il a été formulé des prières pour une réussite de la mission qui leur a été assignée. Aux fidèles, un rappel des préceptes et recommandations de l’Islam a été fait.
MADINA GOUNASS- Le jeune frère du khalife de Madina-Gounass, Thierno Ibnou Oumar Thierno, est longuement revenu sur le sens et la portée de la retraite spirituelle appelée « Daaka », le samedi dernier, lors de l’ouverture. Une cérémonie protocolaire qui a vu la participation du gouverneur de la région de Kolda, Saër Ndao, à la tête d’une forte délégation de chefs de services de l’administration décentralisée, des forces de défense et de sécurité. Faisant office d’imam et de voix du khalife qui prend de l’âge, Thierno Ibnou Oumar Thierno Bâ, s’est réjoui de l’élection de nouvelles autorités au Sénégal. Faisant allusion à la dernière présidentielle, il a indiqué que « c’est Allah qui donne le pouvoir à qui il veut ». Aussi, a-t-il souligné que le Sénégal est un « pays béni d’où s’éloignent les dangers à chaque fois que les craintes se font jour ». Le khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ a prié pour le Président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, pour que Dieu le guide et l’inspire tout en lui ouvrant la possibilité de « bien conduire les destinées du pays et des populations ». Le khalife a prié pour la « paix, la réconciliation, l’unité et l’entente entre Sénégalais ».
Le gouverneur Saër Ndao est revenu sur la volonté des nouvelles autorités d’œuvrer pour le « bon déroulement du daaka, mais aussi de se mettre à la disposition des fidèles pour leur faciliter le séjour ». Ce dernier a expliqué qu’il essaie de trouver des solutions à son niveau pour tout problème, avant de se référer à son Ministre de tutelle si le problème le dépasse.
Thierno Oumar Ibnou Thierno a expliqué que cette rencontre annuelle découle d’une « inspiration divine » qui a conduit Thierno, son père et fondateur du « daaka », à envisager la retraite de neuf nuits et huit jours dédiés « exclusivement à l’adoration divine ». Loin d’un hôtel mondain et des félicités du bas monde, la retraite, en brousse à dix kilomètres de la ville, est une volonté pour son initiateur de se « détourner de ce monde et ses joies ». Il a exprimé son bonheur et celui des fidèles de revivre cette expérience qui en est à sa 83ème édition. Pour lui, ceux qui font le déplacement ne sont venus que dans l’optique d’adorer Allah. Ce qui devra se traduire par des lectures du Coran, des prières sur le Prophète (Psl), la célébration à l’unisson des cinq prières quotidiennes et des « wazifa » (pratiques des disciples tidianes). Il a exhorté les fidèles à ne point accepter de prier qu’avec la communauté tout comme à faire les deux séances de « wazifa » qu’avec elle. Et pour ceux qui le peuvent, le mot d’ordre est de lire le Coran dans son intégralité toutes les 24 heures. À défaut, il est demandé au fidèle d’en faire une lecture entière durant les jours du « daaka ». Tout comme il est demandé de s’acquitter de la lecture du « sayfiyou » (louanges et prières sur le prophète) 41 fois tous les jours. Et aussi 12 000 « salatoul fatiyou » (prières sur le Prophète (Psl) déclamées par les adeptes de la tidianiya) toutes les 24 heures. À défaut, 8000 ou 6000. Que le fidèle n’accepte pas d’en faire moins de 3000, selon Thierno Ibnou Oumar Thierno Bâ.
La glorification et l’adoration divine sont les seuls objectifs du daaka, a rappelé le guide qui a insisté sur la « nécessité de se consacrer à l’objectif ».
Respect des règles de bienséance
Il a aussi prodigué des conseils aux pèlerins pour un bon déroulement du séjour. Aussi, faut-il que les disciples fassent attention aux feux/incendies, en éloignant notamment les enfants des sources, en éteignant le feu après utilisation, en écoutant les conseils des hommes de l’art (Sapeurs-Pompiers) qui circulent dans les habitations. Il a rappelé que les gendarmes et autres forces ne sont là que pour aider à assurer la sécurité des pèlerins qui, majoritairement, sont là pour les besoins du « daaka » pendant qu’une « infime minorité est mue par d’autres objectifs ». Rappel a été fait aux fidèles sur certains interdits comme le tabac, banni dans ce lieu et pour les fidèles tidianes. L’imam a aussi indiqué que certains peuvent s’adonner au commerce par exemple, mais à condition que cette activité soit subsidiaire par rapport à l’adoration divine qui a motivé leur déplacement.
Il a indiqué que c’est dans le « respect des règles de bienséance et de la vie en communauté que le daaka devrait se dérouler ».
Le Soleil