SENTV : « Plus de 300 postes à appel à candidatures n’est ni réaliste ni réalisable…« , d’après Mme Aminata Touré. Lors d’un entretien avec l’OBS, ce vendredi 03 mai, l’ancienne PM est revenu sur les premières décisions du Président Diomaye Faye, en tant que chef de l’Etat, particulièrement sur les premières nominations…
Les actes déjà posés…
« Il faut d’abord se féliciter du fait que notre démocratie a fini par triompher en dépit de tout se qui s’est passé. Le Sénégal a fait la Une de l’actualité mondiale pendant de longs mois et beaucoup d’amis du Sénégal ont eu peur que nous rejoignions le lot des pays africains instables. Finalement, nous avons tous été fiers que le processus démocratique ait été rétabli et que notre réputation démocratique ait été sauve« , s’est réjouie Mimi Touré.
A cet effet, elle estime que « les actes posés par les nouvelles autorités vont dans le bon sens et nous souhaitons plein succès au Président Bassirou Diomaye Faye et au Premier Ministre Ousmane Sonko. Il faut dire qu’ils ne sont là que depuis exactement un mois et il faut quand même leur donner le temps de s’installer. Mais déjà les signes d’une gouvernance différente se manifestent comme moins de bling-bling protocolaire, la publication des rapports de contrôle, la ponctualité et l’efficacité exigées aux fonctionnaires, la prise à bras le corps de la question foncière« .
Raison pour laquelle elle les encourage « à persévérer dans la voie du changement car c’est le vœu de la grande majorité des sénégalais. A mes compatriotes sénégalais, je dirais aussi, comme pour paraphraser l’autre, nous devons être le changement que nous voulons voir en acceptant de changer de comportements et de mentalités, en respectant davantage les lois et règlements, en privilégiant le travail et en essayant de vivre avec nos moyens car le changement ne se fera pas seulement avec nos dirigeants mais aussi avec tous les secteurs de la Nation afin que le potentiel sénégalais dont on parle tant depuis des décennies se concrétise enfin à travers une productivité accrue, un bien-être partagé dans une société de bienveillance« .
Ils ont été nombreux à s’attendre à la nomination de Mme Aminata Touré dans le nouvel attelage gouvernemental. Ce, au moment où bon nombre d’alliés ont déjà été récompensés par des postes. Interpellée sur la question, elle souligne qu’elle s’est battue pour la démocratie et que son combat qui a rejoint celui de très nombreux sénégalais a été récompensé par « une belle victoire le 24 mars« .
Pour elle, « c’est la meilleure des récompenses. Je suis une militante depuis l’âge de 14 ans et je ne m’engage pas en pensant au poste à occuper sinon le plus simple était de rester à BBY, accepter un 3ème mandat de Macky Sall et continuer à bénéficier des privilèges du pouvoir, à l’Assemblée nationale ou à un autre poste. Je me suis engagée par conviction dans des moments difficiles et quand les sénégalais nous ont donné raison contre le troisième mandat, contre le report de l’élection à dix heures de l’ouverture de la campagne électorale, la satisfaction a été grande« .
De plus, elle pense qu’il est important d’avoir de nouvelles personnalités dans le nouveau gouvernement « qui viendront avec une nouvelle énergie et de nouvelles idées. Nous ne sommes là que depuis quatre semaines et nous avons une grande coalition avec des talents multiples qui, je suis sûre, apporteront leurs contributions à différents niveaux de l’Etat« .
Appel à candidatures…
« Dans un monde idéal, l’appel à candidature serait l’idéal, mais laissez-moi vous dire qu’à l’heure où on se parle le portefeuille de l’Etat du Sénégal est ainsi composé : vingt (20) sociétés nationales, vingt(20) sociétés à participation publique majoritaires, vingt quatre (24) sociétés publiques minoritaires, quinze (15) établissements publics à caractère industrie et commercial, trois (3) établissements publics à caractère scientifique et technologique, quinze (15) établissements publics à caractère administratif, un (01) établissement public de formation professionnelle et technique, sept (07) Centre des Œuvres universitaires et sociales, quarante-six (46) agences d’exécutions et de structures administratives similaires ou assimilées, trente-neuf (39) établissements publics de Santé et quatre (4) établissements à caractère spéciale. Soit 188 postes de directions d’agence à pourvoir« , a-t-elle rappelé.
Pour ainsi dire que « si on voulait faire passer tous ces postes par appel à candidature dans les règles de l’art, dans 2 ans on n’aurait pas fini l’exercice de recrutement, sans compter les directions générales des ministères. Or il y’a urgence à prendre en charge des besoins de sénégalais qui sont fatigués à l’extrême« .
Mimi Touré considère, à cet effet, que « s’éloigner des promesses électorales serait de faire du népotisme, nommer des parents, amis ou militants incompétents. Il a fallu faire preuve de pragmatisme pour remettre rapidement le pays au travail. Certains postes pourraient être mis en appel à candidature, mais mettre TOUS les postes de directions d’agence et de ministères, plus de 300 postes à candidature, ce n’est ni réaliste ni réalisable à cette étape de notre pays où il faut urgemment prendre en charge la campagne agricole qui pointe son nez, le spectre des inondations, la jeunesse qui attend impatiemment, etc. Le plus important et je pense que c’est le cas, c’est de nommer des cadres dont la compétence ne souffre d’aucun doute« .