Achat du mouton de Tabaski : Quand les célibataires prennent le bélier par les cornes

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SENTV : Certains célibataires n’ont pas attendu pour prendre le bélier par les cornes. S’il y en a qui le font pour suivre la recommandation divine, d’autres ont dû très tôt faire face aux aléas de la vie.
Amath Messéré est un mécanicien de 27 ans. Le jeune longiligne n’attend pas d’être marié pour acheter un bélier. Pour lui, c’est avant tout une manière de se responsabiliser. Aîné de sa famille, il vit de son métier et arrive tant bien que mal à tirer son épingle du jeu de la vie. « Cela fait six ans que j’achète un mouton pour mon père. Aujourd’hui, je me procure un autre pour ma mère ce qui fait deux moutons à acheter pour la tabaski », explique-t-il.
L’achat d’un mouton est également indispensable pour Aminata Thimbo. La femme de 36 ans sacrifie à ce rituel depuis trois ans. Ce geste est surtout une occasion pour la trentenaire de faire plaisir à sa mère. « Je mets de l’argent de côté pour le bélier. La Tabaski est une occasion pour moi de faire le bonheur des miens et cela passe par ce sacrifice », dit-elle, tout en précisant qu’elle a déjà acheté un mouton auprès d’une de ses connaissances.
« Je paie un bélier depuis trois ans pour ma mère et je n’y vois que des avantages. Je vois que mon travail prospère de jour en jour », a renchéri Mouhamed Diouf. Agé de 30 ans, le jeune célibataire est fils unique et vit avec sa mère et ses deux sœurs. À la suite du décès de son père, il a dû prendre les choses en main et arrive à s’en sortir avec son métier de comptable.
La Tabaski est un rituel sacrificiel relevant de la sunna pour tous quel que soit le statut de la personne au sein de la société. Ainsi, qu’on soit célibataire, marié, veuf, veuve, divorcé, jeune ou vieux, ce sacrifice est un devoir auquel, dans la mesure du possible, chaque membre d’une famille est assujetti lorsque les autres sont ou pas dans l’impossibilité de le faire. C’est ce qu’a expliqué Souleymane Lo, sociologue. Pour le spécialiste, il n’est donc pas étrange de voir un jeune sacrifier à ce rituel quel que soit son statut social.
Au-delà de l’achat, une recommandation divine
La fête de cette année revêt un cachet particulier pour Babacar Ndoye. L’enseignant de 26 ans n’a pas encore trouvé chaussures à son pied mais a déjà trouvé un mouton à attacher dans la cour de la maison familiale. « C’est important pour moi d’acheter un mouton parce que je suis musulman et comme je remplis les critères, j’ai l’obligation de faire le sacrifice de l’Aïd », argumente-t-il.
Souleymane Cissé est également du même avis. Depuis un an, le professeur, dans le privé, le fait car « c’est une recommandation divine qui entre dans le cadre de purifier le musulman de ses péchés ». Le célibataire de 28 ans y voit aussi une manière de se préparer à sa vie de marié avec ses responsabilités
La fête du sacrifice est un acte de sunna fortement recommandé par la législation islamique pour celui qui est capable de l’accomplir, selon Imam Makhtar Ndiaye. « L’achat du mouton concerne donc tout musulman qui a les moyens », renseigne-t-il. Célibataire ou marié, c’est avant tout une question de moyens !

 

Le Soleil

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