SENTV : Le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) a lancé lundi un appel au don de sang, largement relayé dans les réseaux sociaux. Les donneurs sont invités à se rendre toute la semaine au Cnts, à l’hôpital Dalal Jàmm et à l’hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye, les lieux agréés pour la collecte.
D’aucuns ont vite lié cet appel pressant à la récurrence des accidents ces derniers jours. Il n’en est rien, si l’on en croit le directeur général du Cnts, Pr Saliou Diop. «Nous sommes dans une politique de prévention, c’est tout», corrige-t-il dans un entretien paru ce mardi dans L’Observateur.
L’inactivité de la structure qu’il dirige durant la période du gamou constitue le vrai motif, selon lui : «Après les longs weekends, d’ailleurs c’est toujours le cas, nous faisons une communication pour que les donneurs de sang puisse venir pour remplir les réserves. On est resté toute la semaine sans collecter de sang. Avec les préparatifs du gamou, tout le stock a été utilisé pour gérer ces quelques jours de non activité.»
Le déficit est plus ressenti au niveau de Dakar, selon Pr Diop. Dans la capitale, révèle le directeur du Cnts, «beaucoup de [leurs] collectes de sang ont été annulées parce que les gens étaient dans les préparatifs du gamou. On est resté samedi, dimanche et lundi, férié, sans travailler. C’est tout à fait normal que les réserves soient épuisées».
Suivant ses procédures, le Cnts doit constituer des réserves de 600 poches de sang. Celles-ci couvrent trois jours, à raison de 200 poches par jour. Le stock actuel est inférieur à ce plancher, admet Pr Saliou Diop sans donner plus de précision.
D’après ce dernier, le Sénégal traine 30% de déficit par rapport à ses besoins annuels estimés à 180 000 poches de sang. «Ce gap se ressent surtout en ces périodes-là parce qu’il y a les longs weekends, des événements… C’est pour cette raison que chaque fois qu’on est dans ces périodes-là, on fait des appels pour que les gens puissent être là rapidement pour qu’il n’y ait pas des situations où des urgences, des opérations chirurgicales et des activités planifiées dans la semaine, puissent être annulées», justifie le directeur du Cnts.