SENTV : Après 19 jours de campagne, les crues des fleuves Sénégal et Gambie ainsi que leurs conséquences désastreuses sont tombées dans l’oubli. Candidats comme partisans ne parlent plus que des législatives et de la violence qui a émaillé la campagne. Une situation qui semble révulser au plus haut point la plateforme RIPOSTE (une initiative citoyenne et patriotique regroupant des acteurs de la société civile sénégalaise, des militants, des dirigeants communautaires et des experts en gestion de crise) qui s’est engagée aux côtés des populations sinistrées.
Dans un communiqué, RIPOSTE s’est, en effet, indigné de constater que « les récentes crues du fleuve Sénégal et leurs conséquences dévastatrices semblent largement ignorées dans le débat public, éclipsées par la campagne électorale des législatives ». Ces inondations, rappelle la plateforme, « au-delà d’une simple crise temporaire, menacent de plonger des milliers de familles dans une précarité prolongée, exacerbant les risques de famine et de crises sanitaires dans les régions de Matam, Tambacounda, et Saint-Louis ».
D’après des données de la Société d’aménagement et d’Exploitation des terres du Delta (SAED) datant du 05 novembre 2024, les inondations ont gravement affecté le secteur agricole, vital pour les communautés rurales. 2 924,64 hectares de terre sont engloutis par le fleuve qui est sorti de son lit. Ainsi, l’impact sur la culture rizicole est particulièrement désastreux, compromettant la production alimentaire locale et nationale. La situation est d’autant plus critique que plusieurs agriculteurs et leurs familles voient leurs moyens de subsistance anéantis.
« Dans le village de Ndouloumadji Dembé situé dans le département de Matam, 364 producteurs ont été directement touchés par les crues du fleuve dont 34 femmes. La situation est encore beaucoup plus exacerbée dans la zone du Daande Maayo où beaucoup de ménages ont perdu leurs parcelles agricoles », confie la plateforme qui craint également une aggravation des risques sanitaires -notamment l’exposition à des maladies hydriques- dans les zones inondées.
Face à ce tableau catastrophique, RIPOSTE « exhorte le gouvernement du Sénégal à intensifier les mesures d’urgence pour soutenir les populations affectées. Des actions concrètes et immédiates s’avèrent nécessaires pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés et offrir un relogement digne aux familles déplacées ». Elle rappelle, en outre, que « la sécurité et la vie des communautés rurales doivent être des priorités absolues, déterminant des impératifs électoraux ».