Administration publique au Sénégal : Bassirou Diomaye Faye redéfinit les règles du jeu et prône une rigueur de gestion dans les entreprises publiques

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SENTV : Au Sénégal, le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio a accueilli ce lundi une première édition décisive des Conférences des administrateurs et managers publics (CAMP), organisée sous l’égide du Président Bassirou Diomaye Faye. Cette rencontre, qui rassemble les leaders des secteurs publics et parapublics, marque un tournant stratégique pour l’administration sénégalaise.

Une administration sous tension : le constat alarmant

Dans son discours inaugural, Bassirou Diomaye Faye n’a pas mâché ses mots. Après neuf mois d’exercice du pouvoir, il dresse un bilan préoccupant : « Nous faisons face à un État contraint, dont les marges de manœuvre budgétaires et financières sont quasi inexistantes. Une administration figée dans des schémas dépassés, alors même que nos réalités socio-économiques évoluent rapidement. » Ce constat s’accompagne d’un appel à une refonte profonde de l’administration publique, avec pour objectif une modernisation accrue et une plus grande proximité avec les citoyens.

Une gestion stricte pour éviter les dérives économiques

Au cœur des préoccupations figure la gestion des entreprises publiques, qualifiée de « hypertrophique » par le président Faye. Ces structures, souvent budgétivores et redondantes par rapport à l’administration centrale, contribuent faiblement aux dividendes de l’État.

Pour remédier à cette situation, le chef de l’État a posé des bases claires : « Toute décision majeure, qu’il s’agisse de recrutement, de budgétisation ou de partenariat, devra désormais être validée par les autorités compétentes. »

Dans une démarche pragmatique, Bassirou Diomaye Faye a demandé au Premier ministre de dresser une liste des entreprises publiques stratégiques, notamment Senelec, Petrosen, Air Sénégal, la SAR, le Port autonome de Dakar et la Poste. Ces entités, considérées comme vitales pour l’économie nationale, seront soumises à une gouvernance renforcée.

Un cadre de contrôle et d’évaluation renforcé

Le président a également mis en exergue la nécessité d’une supervision rigoureuse :

Création d’un Comité interministériel de suivi : chargé d’identifier les failles de gestion et d’élaborer des solutions durables pour les entreprises publiques en difficulté.

Modernisation des outils de gestion : adoption de normes internationales pour garantir la transparence et la performance.

En parallèle, un accent particulier sera mis sur l’adaptation de l’administration aux enjeux de la transformation numérique et de l’intelligence artificielle.

Un appel au civisme administratif

Le chef de l’État a également rappelé les principes directeurs de la fonction publique : respect de la hiérarchie, primauté de l’intérêt général et solidarité gouvernementale. « L’administration ne peut être un frein à la modernité. Elle doit se réinventer pour répondre efficacement aux aspirations des citoyens », a-t-il martelé.

Vers un nouveau paradigme économique

Cette conférence marque une étape clé dans la volonté de Bassirou Diomaye Faye de redéfinir les priorités de l’État. En plaçant la rigueur et la transparence au cœur des réformes, il ambitionne de faire des entreprises publiques de véritables leviers de développement économique.

Les prochaines éditions du CAMP permettront d’évaluer l’impact de ces mesures et d’affiner les stratégies pour une administration plus performante et en phase avec les défis de son temps. Ainsi, le Sénégal amorce une nouvelle ère, où responsabilité et efficacité seront les maîtres-mots de l’action publique.

 

Djibrirou Mbaye

La rédaction de la SENTV.info

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