SENTV : Le 20 janvier 2025, à peine son serment prêté, Donald Trump a signé une série de décrets marquant le ton de son nouveau mandat. Parmi ces mesures, un décret phare vise à expulser massivement les étrangers en situation irrégulière ou ayant un casier judiciaire. Une décision qui impacte des millions de personnes, dont 1 689 Sénégalais, désormais en sursis.
Premiers rapatriements : le début d’une campagne d’envergure
L’administration Trump n’a pas tardé à mettre en application sa promesse. Le vendredi 24 janvier 2025, un premier avion militaire a rapatrié plus de 538 migrants vers leurs pays d’origine. Ces expulsés, qualifiés de « criminels » ou d’irréguliers, représentent le premier lot d’une campagne qui s’annonce implacable.
Au 24 novembre 2024, les chiffres publiés par l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) étaient révélateurs : 1 445 549 non-citoyens américains figuraient sur le registre des expulsions définitives. Une liste qui illustre l’ampleur du phénomène migratoire touchant les États-Unis.
Un phénomène global : des ressortissants du monde entier concernés
Outre les Sénégalais, la liste de l’ICE inclut des milliers de ressortissants d’origines diverses :
Afrique : 1 736 Camerounais, 60 Gabonais, 1 225 Ivoiriens, 3 690 Nigérians ;
Amériques : 250 000 Guatémaltèques, 250 000 Mexicains, 1 290 Canadiens ;
Europe : 46 Belges, 402 Français, 571 Allemands, 1 157 Britanniques ;
Asie : 38 000 Chinois, 18 000 Indiens, 7 760 Pakistanais, 281 Japonais.
Le cas du Sénégal attire l’attention, d’autant que de nombreux migrants africains, y compris des Sénégalais, sont entrés clandestinement aux États-Unis par le biais du Nicaragua entre 2023 et 2024. Ce passage, devenu une route privilégiée, a permis à ces migrants d’atteindre le sol américain au terme de périples souvent périlleux.
Une pression sur les pays d’origine
Pour Dakar, la situation est délicate. Accueillir un tel nombre de rapatriés en un laps de temps réduit pourrait créer des tensions sociales et économiques. Les familles des Sénégalais concernés redoutent des expulsions sans accompagnement, tandis que les autorités sénégalaises tentent d’intercéder diplomatiquement pour obtenir des délais ou atténuer la rigueur des procédures.
Un retour de Trump marqué par la fermeté
Donald Trump avait déjà marqué son premier mandat par une politique migratoire dure. Ce retour à la Maison-Blanche semble être une reprise en main de ces ambitions. « L’Amérique doit protéger ses frontières. Les criminels étrangers n’ont pas leur place ici », a-t-il déclaré lors de son discours d’investiture.
Cependant, cette approche suscite de nombreuses critiques, notamment de la part d’organisations de défense des droits humains qui dénoncent des expulsions « aveugles » et un manque d’humanité dans la gestion des cas individuels.
Un avenir incertain pour les migrants africains
Alors que les expulsions s’accélèrent, les Sénégalais concernés vivent dans une attente angoissante, partagés entre l’espoir d’une régularisation in extremis et la crainte d’un départ imminent. Pour certains, le rêve américain s’effondre brutalement, emportant avec lui des années de sacrifices.
L’impact de cette politique migratoire sur les relations internationales, notamment avec les pays africains, reste à mesurer. Une chose est sûre : la question des migrations irrégulières, loin de s’éteindre, demeure un enjeu majeur de ce nouveau mandat.
Moussa Siby
La Rédaction de la SENTV.info