SENTV : L’ancien magistrat et homme politique Ibrahima Hamidou Dème tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il considère comme une continuité des dérives qu’il dénonçait sous les précédents régimes. Dans une déclaration au vitriol, il accuse le pouvoir en place de maintenir et d’aggraver des pratiques qu’il qualifie d’atteintes aux principes fondamentaux de l’État de droit.
Selon lui, la gouvernance du parti Pastef, loin de rompre avec les méthodes du passé, institutionnalise la patrimonialisation de l’État et le clientélisme. « La seule appartenance à un parti politique ou le soutien à un homme politique ne devrait pas conférer de privilèges », fustige-t-il, pointant du doigt une inégalité grandissante entre les citoyens devant la loi.
Une Sélectivité Inquiétante
L’ancien juge s’interroge notamment sur le traitement différencié de certaines figures politiques. « Comment comprendre que des individus poursuivis par la justice deviennent, en dehors de toute procédure judiciaire, des victimes privilégiées et soient indemnisés sans décision de justice ? » Une pratique qui, selon lui, remet en cause les fondements mêmes de la démocratie et de l’État de droit.
Il dénonce également une gestion du pouvoir marquée par une flexibilité des règles en fonction des intérêts du parti au pouvoir. « Depuis l’accession de Pastef au pouvoir, les règles du jeu démocratique sont désormais à géométrie variable », accuse-t-il, regrettant un climat où l’exécutif semble disposer d’une tolérance élargie pour ses propres actions.
Un Signal d’Alerte
Ces déclarations surviennent dans un contexte où plusieurs observateurs et opposants dénoncent une gestion du pays marquée par une forte concentration du pouvoir et une instrumentalisation des institutions. Pour Ibrahima Hamidou Dème, l’heure est à la vigilance : « La démocratie et l’État de droit sont-ils encore en péril ? » s’interroge-t-il, mettant en garde contre les dérives autoritaires qui pourraient compromettre les acquis démocratiques du pays.
En lançant ce pavé dans la mare, le magistrat envoie un message clair : la rupture tant promise ne saurait être une simple promesse électorale, mais une exigence concrète de gouvernance. Reste à voir si cette alerte trouvera écho dans les cercles du pouvoir.
La Rédaction de la SENTV.info