Macky Sall peut-il être extradé après la ratification de la convention Sénégal-Maroc ?

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SENTV : La récente ratification par l’Assemblée nationale du Sénégal de la convention sur le transfert et l’assistance des détenus entre le Maroc et le Sénégal relance les spéculations sur une possible extradition de l’ancien président Macky Sall. Si certains y voient une ouverture vers d’éventuelles poursuites, le directeur exécutif d’Amnesty International, Seydi Gassama, a tenu à nuancer le débat.

Un lien non établi entre la convention et les rapports de la Cour des comptes

Intervenant sur les ondes de Sud FM, Seydi Gassama a clarifié que cette convention, signée en 2004 mais récemment ratifiée, ne saurait être directement associée aux récents rapports de la Cour des comptes qui ont mis en lumière des irrégularités dans la gestion des fonds publics. « On ne peut pas établir un lien direct entre cette convention et les différents rapports, notamment celui de la Cour des comptes », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que l’ancien président Macky Sall, actuellement au Maroc, ne peut être directement visé par cette ratification.

Les conditions d’une éventuelle extradition

Toutefois, l’hypothèse d’une extradition n’est pas totalement exclue. Seydi Gassama précise que si, à l’avenir, Macky Sall venait à être condamné sur la base d’éléments probants, alors le Sénégal pourrait solliciter son transfert afin qu’il purge une éventuelle peine. « Si cette convention est ratifiée et qu’un jour l’ancien président est condamné, le Sénégal serait en position de demander son transfert au Maroc », a-t-il expliqué.

Mais, rappelle-t-il, nous sommes encore dans le cadre de suppositions. Pour qu’une telle procédure aboutisse, la justice sénégalaise devrait d’abord établir, sur des bases solides, la responsabilité de Macky Sall dans les affaires pointées par la Cour des comptes. Une simple déclaration politique ou ministérielle ne suffirait pas à justifier des poursuites judiciaires à son encontre.

Un dossier encore en suspens

En somme, bien que la ratification de cette convention alimente les débats, elle ne constitue pas en soi un instrument destiné à poursuivre l’ancien président. Toute procédure judiciaire à son encontre devra d’abord s’appuyer sur des preuves irréfutables et un verdict judiciaire avant d’envisager toute demande d’extradition auprès des autorités marocaines.

 

La rédaction de la SENTV.info

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