Ratification de la convention Maroc-Sénégal : Me Aissata Tall Sall dénonce les rumeurs et clarifie le débat

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SENTV : Lors de l’examen du projet de loi autorisant le président Bassirou Diomaye Faye à ratifier une convention entre le Sénégal et le Maroc, Me Aissata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Walu Sénégal, a pris la parole pour exprimer son soutien à cette ratification tout en dénonçant les rumeurs qui ont entouré cette affaire, notamment celles impliquant l’ancien président Macky Sall.

Un soutien affirmé à la ratification

D’entrée, Me Aissata Tall Sall a manifesté son intention de voter en faveur de cette convention bilatérale. « Nous ne la refuserons pas, car nous en connaissons l’importance et le sens », a-t-elle affirmé. Forte de son expérience d’avocate ayant plaidé au Maroc, elle a souligné la nécessité de cette convention pour les prisonniers sénégalais détenus à l’étranger. « J’ai visité la prison marocaine. Je sais que c’est une prison moderne, mais quand tu es à l’étranger et en prison, tu es doublement en souffrance. Donc, la convention, je la voterai », a-t-elle expliqué.

Une question de timing diplomatique

La députée a interrogé le contexte dans lequel cette ratification intervient. « Pourquoi entendons-nous parler maintenant de cette ratification ? Pourquoi ne l’avons-nous pas ratifiée avant ? » s’est-elle demandée, mettant en avant le rôle de la diplomatie dans la gestion des relations internationales. « Parfois, ce sont les relations internationales qui nous amènent à signer les conventions, et c’est la diplomatie qui nous indique de les ratifier ou non », a-t-elle souligné.

Elle a également remis en question les enjeux qui entouraient cette convention lors de son adoption initiale. « Était-ce dans notre intérêt à l’époque ? Avons-nous autant de Sénégalais concernés par cette question ? » a-t-elle poursuivi, insistant sur le rôle stratégique de la diplomatie dans de telles décisions.

Macky Sall, victime de rumeurs infondées

Me Aissata Tall Sall a ensuite pointé du doigt les rumeurs persistantes qui ont impliqué l’ancien président Macky Sall dans cette affaire. « Pourquoi se retrouve-t-il subitement au centre de cette discussion ? » s’est-elle interrogée, critiquant les fausses informations relayées par certains commentateurs qu’elle a comparés aux médecins du « malade imaginaire » de Molière. « Ils ne connaissent rien au droit et ont affirmé que la loi concernait Macky Sall. Tout le monde s’est mis à épiloguer », a-t-elle regretté.

Elle a salué la mise au point de la présidente de la Commission, Fatou Diop Cissé, qui a publié un communiqué clarifiant que Macky Sall n’était « en rien concerné » par cette convention. De plus, elle a fustigé les rumeurs selon lesquelles le roi du Maroc aurait demandé à Macky Sall de quitter son territoire. « De rumeur en rumeur, on a fait croire que ce n’est pas Macky Sall qui a choisi de partir, mais qu’il y a été contraint », a-t-elle déclaré, rappelant qu’en réaction, des Marocains avaient affiché un portrait de l’ex-président sur un mur en signe de reconnaissance.

Un choix de vie assumé

Enfin, Me Aissata Tall Sall a rappelé que Macky Sall avait décidé librement de s’installer au Maroc après son départ du pouvoir. « Il a choisi de vivre au Maroc parce que c’est sa liberté », a-t-elle déclaré, citant les propos de l’ancien président qui avait affirmé avant de quitter le pouvoir : « Je ferai comme mes prédécesseurs. J’ai quitté le pays pour ne pas perturber le nouveau pouvoir, mais je resterai en Afrique ».

« Et il est resté en Afrique », a-t-elle conclu, appelant à mettre un terme aux polémiques inutiles et à se concentrer sur les véritables enjeux diplomatiques et juridiques de cette convention.

 

La rédaction de la SENTV.info 

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