23 militaires tues dans une attaque : un déserteur de l’armée serait l’instigateur

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Selon l’état-major malien, le bilan de l’attaque du dimanche dernier au camp de Dioura s’est alourdi. On comptabilise maintenant 23 morts et 17 blessés. Un ancien militaire sera le principal responsable de cette attaque meurtrière qui a suscité de nombreuses réactions.

Dimanche dernier, l’armée malienne a connu une attaque sanglante dans le camp de Dioura au centre du pays. Tôt le matin, des dizaines d’hommes armés, venus à moto et en voiture ont pris d’assaut ce camp tuant 23 soldats maliens. Du côté des militaires, on accuse un ancien compagnon qui est maintenant un déserteur de l’armée d’être instigateur de cette attaque. Selon le communiqué de l’armée, il s’agit de l’ex-colonel Bamoussa Diarra, appelé dans l’armée «un grenadier-voltigeur». La quarantaine ce militaire rompu aux techniques de combat, toujours en première ligne, est un déserteur de l’Armée régulière en 2006 avant de revenir dans les rangs, il quitte une nouvelle fois les forces en 2012 pour rallier la coalition des groupes armés opposés aux troupes régulières maliennes. Il est à la tête des attaques de plusieurs localités du nord : Aguelhok, Ménaka, Tessalit et Kidal notamment. Des localités qu’il connaît bien pour y avoir servi sous le drapeau national. Il se rapproche d’Iyad Ag Ghali, chef islamiste du groupe Ansardine qui prend ensuite la tête du Gsim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Les deux hommes, originaires de la région de Kidal, ont été un moment militairement formés en Libye. D’après Rfi, les deux hommes, originaires de la région de Kidal, ont été un moment militairement formés en Libye.

Toutefois, il faut souligner que ce n’est pas seulement dans le nord que l’ex-colonel Bamoussa Diarra opère. Au Mali, il est soupçonné d’avoir, dans le passé, mené des opérations contre l’armée dans les localités de Niono, Diabaly, et même Nara, non loin de la frontière mauritanienne. En prenant la tête des opérations ce dimanche à Dioura, localité du centre, loin de son fief traditionnel, il a voulu peut-être confirmer que tout ce qui se passe au centre du Mali se décide dans le grand nord. D’après toujours la radio française, les «attaquants de Dioura auraient d’ailleurs bénéficié du soutien d’hommes venus de Kidal. «Ce serait donc une action conjointe, avec un renforcement de capacités venu de l’extérieur», commente Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études de sécurité. C’est en tout cas l’attaque complexe la plus importante que le Centre ait connue. Elle intervient alors que les opérations antiterroristes s’intensifient au Mali. La force française Barkhane a multiplié ces derniers mois les raids aériens dans la région. Et la semaine dernière, le gouvernement malien a pris un décret pour la mise en place de bataillons d’unités spéciales antiterroristes.

Pour ce qui est de cette attaque, il fallu plusieurs heures de combat, des renforts aériens et terrestres pour que l’Armée malienne reprenne le contrôle de la base de Dioura. Les réactions aux allures d’indignations n’ont pas manqué après cette offensive meurtrière. Le pouvoir et l’opposition ont réagi à cela. C’est l’autorité en chef, Ibrahim Boubacr Keïta qui est lui-même monté au créneau pour condamner fermement cet acte lâche. Le chef de l’Etat a rappelé la détermination du Mali et des Maliens à lutter contre «des actes ignominieux» commis par un «ennemi lâche».

L’opposition a réagi mais elle a déploré la mollesse de l’Etat incapable, à ses yeux, de changer la donne au niveau du centre du pays. «La dégradation dans le centre du pays doit interpeller le président et le gouvernement», estime le Front de sauvegarde de la démocratie (Fsd) dans un communiqué. Le Fsd interroge les conditions générales dans lesquelles les troupes maliennes sont engagées dans la guerre, et le comportement de la hiérarchie militaire. Pour l’opposition, le chef de l’Etat doit prendre des mesures urgentes pour sortir «de l’immobilisme et des effets d’annonce stériles». Le Fsd plaide à nouveau pour des assises nationales inclusives. L’Organisation des nations unies (Onu) a condamné cet acte barbare, son chef de mission au Mali, Mahamat Saleh Annadif a exprimé sa «consternation».

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