SENTV.info : Le président tunisien Béji Caïd Essebsi est décédé à l’âge de 92 ans, quelques heures après son hospitalisation en soins intensifs, selon la présidence.
Le président tunisien avait déjà été transféré le 27 juin dernier à »l’hôpital militaire de Tunis » alors que deux attentats suicides avaient frappés la capitale tunisienne, tuant un policier et faisant au moins huit blessés.
En décembre 2014, Béji Caïd Essebsi a été élu président de la Tunisie, le premier à avoir été élu librement au suffrage universel.
Il avait battu le candidat sortant Moncef Marzouki avec 55,6% des voix.
En avril 2019, le chef de l’Etat a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de se présenter aux élections présidentielles de 2019.
M. Essebsi a été Premier ministre par intérim de février à novembre 2011 après la destitution du Président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Il a quitté ses fonctions après les premières élections post-révolutionnaires en Tunisie, qui ont porté le Parti Ennahdha au pouvoir.
Nidaa Tounès dans l’arène
En juin 2012, il a formé son propre parti politique laïc, Nidaa Tounès, qui a obtenu 85 sièges aux élections législatives d’octobre 2014, tandis que le Parti islamiste Ennahdha en a obtenu 69.
En octobre de la même année, le fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi, dans une interview au journal arabe Al-Hayat, basé à Londres, a déclaré à propos de Nidaa Tounès, que cela » représente toute la Tunisie et pas seulement la capitale. Nous ne sommes pas des gauchistes, des droitiers ou des centristes. Nous ne sommes que des Tunisiens qui n’ont aucune ambition de pouvoir (…) ».
La nomination de son fils, Hafedh Caïd Essebsi, au poste de directeur exécutif du parti en janvier 2016 a créé des remous au sein de la formation politique.
Dès lors, Nidaa Tounès n’a pas été épargné par les divisions : la naissance en janvier 2019 d’un parti dissident lié au Premier ministre Youssef Chaheden en est la conséquence.
Sa présidence a été marquée par des défis en matière de sécurité, notamment des attaques très médiatisées contre des touristes étrangers dans la capitale Tunis et la station balnéaire de Sousse en 2015, ainsi que celles contre les forces de sécurité par des militants islamistes près des frontières avec l’Algérie et la Libye.
Essebsi a eu une longue carrière politique sous les anciens régimes, notamment en tant que ministre des Affaires étrangères (1981-1986) et ambassadeur en France (1970-1971) ainsi qu’en Allemagne de l’Ouest (1986-1987).
Il a aussi écrit »Le bon grain et l’ivraie » en 2009, un livre relatant ses expériences avec l’ancien président Habib Bourguiba et a été décoré le 23 novembre 2011 pour son rôle dans la gestion des affaires du pays suite à la Révolution du Jasmin en janvier 2011.
BBC