A Singapour, les sosies de Trump et de Kim «tiennent sommet» en avance

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A Singapour, une apparition publique attire les foules ce week-end : un toupet blond qui dépasse d’une meute de photographes, une autre silhouette connue, plus rigide et à lunettes. Dans le centre commercial de Bugis, les passants ont comme un doute : Donald Trump et Kim Jong-un seraient-ils parmi eux ? Les flashs crépitent. Ce sont en fait leurs sosies, Dennis Alan de Chicago et Howard X de Hong-kong, qui « tiennent sommet » en avance ce week-end et proposent à leurs fans de faire des selfies.

Les faux Kim et Trump ressemblent à s’y méprendre aux vrais, et ils jouent le jeu pour la foule, se serrant la main, comme si le sommet était déjà terminé et qu’un accord avait été trouvé, ou ils répondent aux interviews des journalistes du monde entier. Et quand vient notre tour, « Kim » s’exclame : « Vous venez de France ? Ah, Macron ! Il faut que nous rencontrions votre président Macron, c’est un mec cool. Les Français sont cools, mais les Américains, je ne suis pas très sûr… »

Sosie de Kim Jong-un, Howard en a fait sa profession. Il y a un mois déjà, il était venu arpenter Singapour avec succès. Impensable pour lui et le faux Trump de manquer le sommet historique. Mais les autorités locales, en alerte maximale, l’ont questionné deux heures à son arrivée. « Ils ont essayé de m’intimider pendant deux heures, de me dissuader de me rendre dans les zones sensibles, comme Sentosa et le Shangri-La. Je ne pensais pas y aller, mais maintenant qu’ils me l’ont interdit, je pense vraiment que je vais le faire. »

Anthony Chia, 28 ans, est dans la fille d’attente avec sa petite amie : il ne veut pas rater ça. Ils ont payé 7 euros pour se faire prendre en photos avec les deux « imposteurs ». Une occasion unique. « C’est aussi le moment de voir les choses avec un peu d’humour, surtout pour nous, les Singapouriens qui n’auront aucune chance de rencontrer ces gens importants. C’est une bonne opportunité pour mon amie de récolter des « like » sur Instagram. »

Derrière lui, une famille de Corée du Nord attend son tour, mais elle refuse de répondre à nos questions sous prétexte que « cela ne plairait pas à son gouvernement », et quitte finalement la file. Une piqûre de rappel pour ceux qui pensent que la diplomatie pourrait vraiment se jouer sur le mode Twitter ou télé-réalité.

RFI

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