Absence de statistiques, retour programmé des prochains députés, etc. Pourquoi le choix des députés de la diaspora risque de poser des problèmes
Dans l’élaboration de la politique de la nation, il est bien de penser aux sénégalais de la diaspora en leur octroyant des postes de députés, mais, il est tout aussi important de réfléchir sur le choix qui devra être judicieux. Sans compter l’absence de statistiques qui déterminent le recensement sur le nombre de sénégalais de l’extérieur pour déterminer le quota pour chaque pays, ou même la non préparation pour le retour au pays des tout prochains députés qui devront tout bonnement faire leur valise car, on ne peut être élu député et rester éternellement hors du territoire.
Le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a longtemps été interpelé sur l’urgence d’organiser un recensement sur les sénégalais de l’extérieur pour déterminer leur nombre total et relatif à chaque pays. Aujourd’hui, la décision du chef de l’Etat d’octroyer des postes de député à la diaspora donne raison au député Mme Awa Mbodj qui se demande comment le choix des futurs députés va-t-il se faire et quel quota accorder aux pays européens qui accueillent nos compatriotes émigrés. « En tant qu’immigrée de 1990 en 2002, je sais ce que vivent les sénégalais de la diaspora et je ne peux que me réjouir de l’octroi fait à eux de postes de députés. Mais, je crains que la répartition des postes pose problème. Il est important pour cela de savoir le nombre de sénégalais dans chaque pays d’Europe, car, à ce jour, on ne dispose pas de statistiques pour déterminer, avec exactitude, le nombre de sénégalais de l’extérieur, à travers un recensement. Et pourtant, j’ai interpelé le Ministre Mankeur Ndiaye qui me fait savoir qu’ils ne peuvent faire une telle opération et aujourd’hui, ce recensement est plus que nécessaire pour savoir le nombre de députés à déployer dans chaque pays », théorise Awa Mbodj, Présidente du réseau des parlementaires pour les sénégalais de la diaspora. Sur le nombre jugé élevé, l’ancienne responsable de ‘’Bès Dou Niakk’’ tempère. «Déjà, je me disais que 10 députés suffisaient, mais que c’était à défalquer sur les 150 existants. Mais, il est important de savoir qu’actuellement, avec la douzième législature, il y a bien des députés de la diaspora comme moi-même, Fallou Fall et autres, et qu’il ne faut pas sous estimer le travail que nous sommes en train de faire pour la diaspora. Peut être que leur travail sera déterminant, mais nous défendons les sénégalais de la diaspora à travers la mise en place d’un réseau des parlementaires pour les sénégalais de l’extérieur », rassure Awa Mbodj. L’autre grand problème qui risque de se poser durant la prochaine législature, c’est que l’élection des députés de la diaspora devra leur permettre nécessairement de faire leur valise et rentrer et rentrer au bercail comme nous mêmes on a eu à le faire, du reste. « On ne peut être député et continuer à vivre à l’extérieur, le travail de député ne s’accommode pas avec rester à l’étranger », enseigne la présidente du réseau des parlementaires qui s’estime heureuse d’avoir été la première personne à plaider à l’Assemblée Nationale, pour que l’Etat octroie des postes de députés à la diaspora. « Durant mon périple en Europe et dans les conférences que j’animais en Italie et ailleurs, et j’ai pu recueillir les doléances de nos compatriotes qui consistaient, en partie, à dire au président Sall que nous avons besoin des députés de la diaspora. C’est comme cela que les choses se sont passées et je me réjouis d’avoir porté cette idée qui a aujourd’hui germé. L’année dernière, en commission technique, et en plénières, je m’en étais ouverte à Mankeur Ndiaye, mais, quand dans sa déclaration, le chef de l’Etat prononçait le projet de député de la diaspora, les immigrés m’ont tous appelée pour me dire que j’ai bien transmis leurs doléances ».
Youssouf NDIONGUE : La Rédaction SENTV.info