SENTV : Le verdict est tombé dans l’affaire du jeune Mohamed Diop Taya, décédé après une violente interpellation policière. Le tribunal correctionnel de Pikine-Guédiawaye a reconnu coupables six policiers du commissariat de Pikine du délit de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Henri Sagna, Calabanta Gomis, Ibrahima Gaye, Aboubacry Ba, Soulèye Diallo et Selle Guèye ont été condamnés à trois ans de prison ferme, assortis d’une amende de 50 millions de francs CFA, à verser solidairement à la famille de la victime.
Une peine jugée trop clémente
Si ce verdict marque une reconnaissance des faits, il est loin de satisfaire la famille du défunt. Estimant la sanction insuffisante, ses proches ont exprimé leur déception et leur intention de faire appel. « Nous attendions une condamnation plus sévère pour que justice soit pleinement rendue », a déclaré un membre de la famille à la sortie de l’audience.
Retour sur les faits
Mohamed Diop Taya avait été arrêté le 19 mars 2024 par des agents du commissariat de Pikine, en même temps que plusieurs autres jeunes. Selon les éléments du dossier, il aurait été conduit au Technopole, un site isolé de la banlieue dakaroise, où il aurait subi des violences physiques. Dans un état critique, il a été transporté successivement au centre de santé Dominique, puis à l’hôpital Principal de Dakar, où il a succombé le 24 mars 2024.
L’affaire avait suscité une vive indignation dans l’opinion publique, relançant le débat sur les violences policières et l’impunité au sein des forces de l’ordre.
Vers un procès en appel ?
Avec l’annonce d’un recours de la famille, ce dossier judiciaire pourrait connaître un nouveau rebondissement. La partie civile espère une requalification des faits et une peine plus lourde pour les policiers impliqués. De son côté, la défense pourrait également interjeter appel, estimant que les éléments à charge ne suffisent pas à justifier une peine aussi lourde.
L’affaire Mohamed Diop Taya est loin d’être close et pourrait devenir un cas emblématique dans la lutte contre les violences policières au Sénégal.
La Rédaction de la SENTV.info