Affaire Moustapha Diop et Tabaski Ngom : Plongée au cœur d’une machination financière à haut risque
SENTV : L’affaire Moustapha Diop et Tabaski Ngom secoue la sphère politique et financière sénégalaise. Une affaire où se mêlent détournements de fonds, fraude électorale et manipulation de fonds publics. À travers cette enquête exclusive, PressAfrik met en lumière les ramifications complexes d’une machination savamment orchestrée.
Un détournement à grande échelle
Tout débute par la disparition de 734 millions de francs CFA des comptes de la Commission de Régulation du Secteur de l’Énergie (CRSE), une structure jusque-là exempte de scandales. Tabaski Ngom, ex-Agent Comptable Particulier (ACP) de l’institution, est accusée d’avoir orchestré une série de prélèvements irréguliers. Ces sommes colossales, transférées à des tiers sous couvert de marchés fictifs, auraient alimenté la campagne électorale du député-maire de Louga, Moustapha Diop, président de la coalition Farlu.
Selon des sources judiciaires, les montants détournés ont transité par des comptes appartenant à des proches de Mme Ngom, notamment celui de Mor Gueye, entrepreneur à la réputation trouble. Ce dernier, aujourd’hui en détention, clame son innocence et rejette la responsabilité sur Tabaski Ngom.
Un réseau bien huilé
Le mode opératoire révèle une mécanique rodée. Mme Ngom aurait ouvert un compte bancaire supplémentaire à la BGFI Banque, avant d’y effectuer des dépôts massifs sous prétexte de règlements administratifs. Entre octobre et novembre 2024, près de 449 millions de francs CFA y auraient transité. Une part substantielle de cet argent a été directement ou indirectement attribuée à Moustapha Diop, via son chauffeur ou des intermédiaires tels que Mor Gueye.
La situation s’aggrave avec la découverte d’un document accablant : une décharge signée par Moustapha Diop, reconnaissant avoir reçu 210 millions de francs CFA pour un « prêt » lié à des projets non exécutés. Cette reconnaissance de dette, portant le sceau du ministère de l’Industrie, atteste de transactions opaques.
Pressions et manipulations
Tabaski Ngom, sentant le scandale éclater, a tenté de se prémunir en collectant preuves et enregistrements. Dans des conversations obtenues par PressAfrik, elle se plaint des pressions exercées par Moustapha Diop et son entourage, tout en exprimant sa peur d’être abandonnée. « Je ne lui donnerai plus rien sans une décharge signée devant notaire », confie-t-elle à un proche dans un enregistrement audio.
De son côté, Moustapha Diop reste injoignable. Son silence alimente les suspicions, renforcées par des témoignages accablants. Mbaye Ngom, son chauffeur, aurait été l’intermédiaire privilégié pour les transferts de fonds en espèces.
Une plainte explosive
Le 11 décembre, la CRSE a déposé une plainte devant le parquet financier, dénonçant des prélèvements frauduleux. Cette démarche, soutenue par des audits internes et des rapprochements bancaires, vise à établir la responsabilité de Mme Ngom et de ses complices. La présidence de la République a également été saisie, marquant l’envergure nationale du scandale.
Une affaire politique
Les ramifications de cette affaire vont bien au-delà des détournements financiers. Moustapha Diop, figure montante du paysage politique sénégalais, est désormais sous les feux des projecteurs pour des accusations graves. Son implication, associée à la démission du président Macky Sall et au recentrage des pouvoirs, illustre les dérives possibles du financement occulte en politique.
Vers un dénouement judiciaire ?
Alors que l’affaire évolue dans les tribunaux, des zones d’ombre subsistent. Quelles sont les responsabilités exactes de Tabaski Ngom et Moustapha Diop ? Combien d’autres acteurs sont impliqués dans ce réseau ? Et surtout, les sommes détournées pourront-elles être récupérées ?
Alors que l’enquête suit son cours, il est essentiel de préserver la présomption d’innocence et d’attendre les conclusions des autorités compétentes. Cette affaire met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue quant aux pratiques financières et politiques, afin de maintenir la confiance du public dans les institutions sénégalaises.
La Rédaction de la SENTV.info
