Le doute planait depuis quelques jours en Algérie. Les craintes se sont finalement avérées justifiées : 41 personnes ont bel et bien contracté le choléra, a annoncé le ministère de la Santé. Une personne est décédée à Bouira.
Lors d’une conférence de presse tenue le 23 août, le ministère algérien de la Santé a reconnu officiellement que 41 cas de choléra ont été confirmés parmi les 88 personnes hospitalisées dans quatre wilayas : Alger, Blida, Tipaza et Bouira.
22 de ces cas ont été confirmés parmi 50 patients issus de Blida, 11 cas parmi 18 patients issus de Tipaza et 5 cas parmi 14 patients issus d’Alger, indique le rapport de l’Institut Pasteur d’Alger, dont les représentants étaient également présents à la conférence de presse. À Bouira, trois cas sur les six suspects ont été confirmés, dont une personne est décédée.
Tous ont été admis en urgence à l’hôpital de Boufarik mercredi, pour être ensuite transférés et mis en quarantaine dans le service d’infectiologie.
Origine inconnue
L’origine de la contamination fait l’objet d’une enquête. Dans une conférence de presse, Djamel Fourar, directeur de la prévention au ministère, a indiqué que la contamination ne s’est pas faite par voie hydrique.
Le dernier cas de choléra remontait à 1996, a également rappelé le directeur de la prévention.
Détérioration des conditions sanitaires
Dans l’ensemble, les Algériens se plaignent de plus en plus des conditions sanitaires, notamment dans les quartiers populaires des grandes villes, où prolifèrent les ordures ménagères et sont déversées les eaux usées.
La carence des autorités locales dans la prise en charge de ces espaces de vie est régulièrement dénoncée.
À l’été 2003, une épidémie de peste bubonique avait touché la région d’Oran. Un enfant avait trouvé la mort et une équipe de l’armée avait été dépêchée sur place pour enquêter sur les conditions d’apparition de cette maladie moyenâgeuse, principalement due à un déficit des politiques d’hygiène et à une défaillance du système de santé.