Aliou Top en prison : Les motivations du collectif à l’origine de la plainte

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SENTV : Dakar, le 19 mars 2025 – Le procès du journaliste Aliou Top, directeur de publication de Sunugal 24, a été reporté au 2 avril. Son audience initialement prévue ce mercredi n’a pas pu se tenir en raison de l’absence du collectif plaignant, soulevant des interrogations sur les véritables intentions de cette plainte.

Un dossier sensible aux enjeux multiples

Interpellé par la Division spéciale de la cybersécurité, Aliou Top est poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles », « incitation à la discrimination ethnique » et « trouble à l’ordre public ». À l’origine de cette affaire, une plainte déposée par le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale, qui reproche au journaliste des propos jugés « ethnicistes » visant la communauté Hal Pulaar.

Malgré la suppression rapide du contenu incriminé et des excuses publiques de l’accusé, la procédure judiciaire a suivi son cours. Ce qui pose une question : la plainte relève-t-elle d’une simple volonté de justice ou d’un acharnement contre un professionnel des médias ?

Une absence remarquée du collectif plaignant

Fait marquant de cette journée d’audience : l’absence du collectif qui a initié la procédure. Un silence qui suscite des doutes sur leur véritable objectif. Pourquoi porter plainte si, le jour du procès, on choisit de ne pas se présenter ? Certains observateurs y voient une stratégie visant à prolonger la détention du journaliste plutôt qu’à obtenir une réparation légitime.

Pendant ce temps, la solidarité autour d’Aliou Top ne faiblit pas. Plusieurs associations de presse, dont l’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) et l’Association nationale des professionnels de la presse en ligne du Sénégal (ANPELS), réclament sa libération. Elles rappellent qu’en matière de presse, la suppression d’un contenu problématique et des excuses publiques constituent des mesures correctives suffisantes, comme le prévoient les règles du métier.

Vers un procès sous tension

Alors que le journaliste reste en détention, le report du procès allonge son incertitude judiciaire. La décision du tribunal sera scrutée de près par l’ensemble du secteur médiatique et les défenseurs des libertés publiques. Ce dossier met en lumière une problématique plus large : la frontière parfois floue entre responsabilité éditoriale et atteinte à la liberté de la presse au Sénégal.

D’ici au 2 avril, la question reste ouverte : la justice saura-t-elle faire la part des choses entre faute professionnelle et répression d’un journaliste dans l’exercice de son métier ?

 

La rédaction de la SENTV.info 

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