Au Rwanda, Diane Rwigara, opposante à Paul Kagamé, a été arrêtée après un mois de tensions

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Diane Rwigara 1 640x427La jeune femme, qui n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle du 4 août 2017, est notamment accusée « d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».Un nouveau seuil a été franchi. La police rwandaise a annoncé dans un communiqué,

publié sur son site dimanche 24 septembre, avoir arrêté la veille Diane Rwigara, opposante au président Paul Kagamé et candidate exclue à l’élection présidentielle du 4 août, pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « faux et usage de faux ». Sa mère et sa sœur ont également été placées en détention provisoire pour « fraude fiscale ». « Ces arrestations ont été décidées suite au comportement des suspectes pendant l’enquête préliminaire, peut-on lire sur le site. En particulier leur refus permanent de coopérer avec la police et le fait d’avoir révélé publiquement des informations supposées, selon la loi, être confidentielles. »

Cet épisode intervient après quasiment un mois de tensions et de nombreuses zones d’ombre entre l’opposante et les autorités. Le ton est monté lorsque, fin août, l’un des oncles de la jeune femme a affirmé que celle-ci et plusieurs membres de sa famille avaient été emmenés par les forces de l’ordre dans un lieu inconnu, ce qui pouvait laisser craindre le pire.

Des questions sans réponses

Après quelques jours sans nouvelles, la jeune femme était réapparue dans une vidéo publiée sur Internet, à son domicile, s’énervant devant un policier et plusieurs personnes : « Dites aux journalistes que vous nous aviez enfermés ici ! Vous êtes des voleurs… » Diane Shima Rwigara et les membres de sa famille avaient-ils été séquestrés précédemment au domicile de la jeune femme ? Pourquoi personne ne leur a rendu visite ? Plusieurs questions restent encore aujourd’hui sans réponses.

Agée de 35 ans, Diane Shima Rwigara n’avait pas pu se présenter à l’élection, remportée avec 98,8 % des voix par Paul Kagamé. L’opposante avait été disqualifiée par la Commission électorale avant le scrutin pour avoir « falsifié des signatures ». Dans le prude Rwanda, la jeune femme avait aussi été malgré elle au cœur d’un scandale médiatique : deux jours après l’annonce de sa candidature, des photos de la jeune femme entièrement nue avaient circulé sur Internet.
Depuis l’élection présidentielle, les autorités de Kigali ne relâchent pas la pression sur les membres de l’opposition. « Il est inquiétant de voir que des figures sont ciblées », a déclaré, vendredi, dans un communiqué l’ambassadeur britannique à Kigali, William Gelling, dénonçant des « Groupes armés opérant dans un pays voisin ».

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