Badara Gadiaga répond à Ousmane Sonko : “Nous ne serons pas les chroniqueurs du silence”

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SENTV : Dans la foulée des propos tenus par le Premier ministre Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale ce lundi, le chroniqueur Badara Gadiaga, figure de l’émission « Jakaarlo Bi » sur la TFM, n’a pas tardé à réagir, défendant fermement la posture critique des journalistes et analystes face à l’action gouvernementale.

Alors que Sonko a vivement dénoncé ce qu’il qualifie de “dérives” sur certains plateaux télévisés, accusant des chroniqueurs de verser dans l’approximation, l’agitation ou la manipulation, Gadiaga a choisi de rétorquer sur le fond et la forme, dans un message sans équivoque.

« Malgré ses agitations, qui en réalité renseignent sur l’intérêt qu’il nous porte — contrairement à ce qu’il avait affirmé, à savoir qu’il ne suit pas la télé — nous continuerons à approuver le convenable et condamner le blâmable », a-t-il déclaré.

Un Premier ministre critique, un chroniqueur assumé
Lors de cette séance plénière consacrée aux questions d’actualité, le Premier ministre a mis en garde contre le traitement de l’information par certains médias, accusant certains acteurs médiatiques de parasiter le débat public par des prises de position jugées partisanes ou irresponsables.

Mais pour Badara Gadiaga, il s’agit là d’une tentative d’intimidation à peine voilée, à laquelle il oppose une conception indépendante et critique du métier de chroniqueur. Une fonction qu’il dit exercer dans le respect de la déontologie, mais sans complaisance.

Liberté de ton et responsabilité éditoriale
La sortie du chroniqueur relance le débat récurrent sur la liberté d’expression dans l’espace médiatique sénégalais, surtout à une période où l’équilibre entre responsabilité éditoriale et liberté de ton devient de plus en plus délicat.

La posture adoptée par Gadiaga s’inscrit dans une tradition de chronique libre, rôle souvent décrié par les responsables politiques, mais jugé essentiel au bon fonctionnement du débat démocratique.

Chroniqueurs sous pression ?
La réaction du chroniqueur pourrait également refléter un malaise plus large au sein de la presse face à des signaux venus de l’exécutif. Plusieurs professionnels s’interrogent sur la tolérance réelle du nouveau pouvoir vis-à-vis des voix discordantes, notamment dans un paysage médiatique déjà confronté à des défis de crédibilité et d’indépendance.

En opposant une réponse ferme aux critiques du Premier ministre, Badara Gadiaga se pose en défenseur d’une parole critique assumée. Son message résonne comme une mise au point : l’analyse et le commentaire continueront d’exister, même sous la pression politique.

 

La rédaction de la SENTV.info 

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