A cinq jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, l’écart de ressert entre Hillary Clinton et Donald Trump. Les derniers sondages donnent Trump vainqueur dans plusieurs Etats clés. C’est donc là que Barack Obama a décidé de faire campagne pour son ancienne secrétaire d’Etat. Quatre jours de suite, le président sortant ne sera plus à la Maison Blanche, mais en Caroline du Nord, dans l’Ohio et en Floride, du jamais vu dans une campagne présidentielle. Et c’est notamment auprès de la communauté afro-américaine que Barack Obama met les bouchées doubles.
En 2008, 90% de l’électorat noir avait voté pour Barack Obama. Huit ans plus tard, les Afro-Américains sont bien moins mobilisés pour celle qui souhaite succéder au président sortant. Hillary Clinton est à la traîne notamment en ce qui concerne le vote anticipé. Exemple : il y a quatre ans, en Floride, à une semaine du scrutin, 25 % des Afro-Américains avaient déjà mis leur bulletin dans l’urne. Cette année, leur participation n’est que de 15 %.
Mercredi 2 novembre, Barack Obama a été l’invité du Tom Joyner Morning Show, une émission de radio matinale à l’audience largement afro-américaine : « Le vote afro-américain n’est pas aussi robuste qu’il devrait l’être. Je sais que beaucoup de gens chez le coiffeur, dans les salons de beauté ou dans les quartiers noirs se disent : « On aime Barack.On adore Michelle. C’était une expérience existante mais maintenant nous ne sommes plus aussi enthousiastes ». Mais vous savez quoi ? Chacun d’entre vous doit comprendre que tout ce que nous avons réussi à faire dépend maintenant de ma capacité de passer le flambeau à quelqu’un qui partage les mêmes valeurs que moi. »
Barack Obama ne fait donc pas seulement campagne pour Hillary Clinton. Il tente aussi de sauver son héritage politique que Donald Trump a d’ores et déjà promis de défaire en cas de victoire.
■ Affaire des emails : Obama abandonne la neutralité
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
La décision du directeur du FBI a brisé l’élan démocrate qui se retrouve sur la défensive. Barack Obama est donc quasiment investi à temps plein dans cette campagne, multipliant meetings et entretiens avec la presse. Et le président a abandonné la neutralité observée jusque-là à l’égard du FBI : « Je pense vraiment que nous avons une règle : lors d’une investigation, nous ne travaillons pas sur des insinuations, sur des informations incomplètes, nous ne nous fions pas à des fuites. Nous opérons avec des décisions concrètes que nous assumons. »
Quelque 24 millions de personnes ont déjà déposé leur bulletin dans l’urne grâce au vote anticipé. Donald Trump leur demande, dans les Etats qui le permettent, d’aller changer leur vote en sa faveur. Quant aux démocrates, ils ont une peur panique de l’électeur indécis que l’affaire des emails aura dégoûté de voter Clinton. La campagne a trois cibles identifiées : les communautés afro et latinos américaines qui devraient, en toute logique voter contre Trump, et les femmes qui peuvent cette année faire basculer l’élection.
« Il y a une raison pour laquelle nous n’avons jamais élu de présidente…et parfois il faut surmonter les obstacles. Il faut se poser des questions ! Je veux que chaque homme ici fasse son introspection et se dise : » Peut-être que je ne suis simplement pas habitué ». Quand un homme est ambitieux et travaille pour atteindre son but, c’est normal. Mais quand c’est une femme on se dit : « Mais qu’est ce qui lui prend ! » Je veux que vous y réfléchissiez car elle est tellement plus qualifiée que l’autre. »
rfi