SENTV : Les éleveurs du nord du pays qui ont rallié Dakar à la veille de la Tabaski pour vendre leurs moutons vivent actuellement un véritable calvaire. Ayant peiné à même d’écouler la moitié de leur bétail, ils font face à d’énormes difficultés pour ramener leur bétail dans leurs localités à cause de la cherté du transport.
(Correspondance) – Les éleveurs du département de Podor sont très déçus. Ils avaient fondé beaucoup d’espoir sur la vente de leur cheptel. Malheureusement, c’est une véritable catastrophe qu’ils ont vécue du fait que, non seulement, ils n’ont pu vendre leurs moutons. Pire encore, ces éleveurs s’indignent du fait qu’ils sont toujours immobilisés au niveau de la Patte d’Oie, de Liberté 6 et du foirail de Thiaroye. Selon leurs dires, si l’année dernière ils n’ont pas été satisfaits de la vente de leurs moutons, cette année a été encore pire. Bocar Mariam Dia est vendeur de bétail. Il est originaire du village de Doubangué. Il informe que l’ensemble des frais effectués pour son opération de Tabaski pourraient tourner autour de 4 millions Cfa. L’interlocuteur de WalfQuotidien qui a quitté son Fouta natal pour aller jusqu’à la frontière de Gambie pour acheter des moutons avance qu’à partir de Koumpentoum, il a été obligé de louer deux camions afin de pouvoir transporter son bétail vers Dakar. Pour chaque camion, il a déboursé 175 mille F Cfa. Ce qui lui fait un total de 350 mille F Cfa. Ce n’est pas tout. Car, une fois sur place, l’éleveur de nous renseigner que 21 moutons sont morts à cause des difficultés du voyage. D’ailleurs pendant tout le temps qu’il a passé sur le point de vente, il a payé des dizaines de sacs d’aliments de bétail pour nourrir ses bêtes. A ce jour fera-t-il savoir, sur les 411 moutons qu’il avait, 272 sont restés invendus. L’éleveur de rappeler qu’il a passé plusieurs jours au niveau de la frontière gambienne dans l’insécurité totale en côtoyant des voleurs et agresseurs.
Pour les éleveurs originaires du Fouta, cette année restera inoubliable. «Nous avons dépensé plus que ce que nous escomptions en vendant nos moutons. Nous avons tout perdu. Et nous sommes obligés de regagner nos familles les mains vides», regrettent-ils. «Je suis obligé de vendre le mouton à vil prix pour ne pas le ramener chez moi. C’est pourquoi, j’ai subi beaucoup de pertes comme d’ailleurs beaucoup de mes parents maures qui m’ont appelé et qui sont éparpillés dans la zone» renseigne Ahmed Ould Bouh, originaire de la Mauritanie.