Capitaine Touré aux forces de l’ordre : « Traitez les personnes comme vous voudriez que l’on vous traite… »

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SENTV : Le comportement hostile de certains commandants de la force publique au maintien de l’ordre ne laisse aucune marge de manœuvre à une négociation avec les manifestants sur le terrain.
Il n’y a jamais de vainqueur dans ce genre d’affrontements et de pratique, le seul perdant est le Sénégal et son image.
J’ai pratiqué et enseigné le maintien de l’ordre au Sénégal, je sais que le terrain est parfois difficile, mais il n’y a point de courage et d’honneur ni de gloire pour un membre des forces de l’ordre de s’adonner à la bastonnade de personnes civiles.

Je me suis souvent questionné sur le comportement hostile de certains commandants de la force publique au maintien de l’ordre, qui ne laissent aucune marge de manœuvre à une négociation avec les manifestants sur le terrain.

On est tenté de s’imaginer qu’il s’agit d’un combat rude où il faut forcément un vainqueur et un vaincu. Sauf qu’il n’y a jamais de vainqueur, le seul perdant dans ce genre d’affrontements et de pratique c’est le Sénégal et son image.

J’ai pratiqué le maintien de l’ordre au Sénégal et je l’ai enseigné, je sais que le terrain est parfois difficile, les effectifs ainsi les moyens font parfois défaut, combinés à l’esprit très hostile du manifestant africain.

Cependant il n’y a point de courage et d’honneur ni de gloire pour un membre des forces de l’ordre de s’adonner à la bastonnade de personnes civiles désarmées et bâillonnées, cela équivaut à brutaliser un cadavre.

Lorsqu’on est membre des forces de défense et de sécurité, il faut toujours garder à l’esprit qu’un citoyen civil est un être vulnérable sur le terrain du maintien de l’ordre et en dehors. De ce fait il représente une menace pour sa propre personne et pour le reste de la Population. Il faut alors la protéger à tout prix et non procéder à une traque qui tourne à une vengeance, où le protecteur se transforme en prédateur.

Même durant un affrontement armé, en temps de guerre entre deux parties ennemies, la convention de Genève de 1864 prévoyait déjà en son article 06 que « les militaires blessés ou malades seront recueillis et soignés à quelques nations qu’ils appartiennent ». Sans oublier les dispositions des 04 conventions de Genève 1949 relatives au traitement humain des personnes sans défense, notamment les articles CG I art 12, CG II art 12, CG III art 13 et 14 et CG IV art 27, 31 et 32.

Si on doit prendre ainsi soins d’un ennemi sans défense en capture, imaginez vous un citoyen, un compatriote qui reste en permanence sous notre protection.

En toute chose, la grandeur se remarque lorsque chez un homme confronté à la pire situation, il choisit l’option la plus difficile, la retenue.

Dans les missions administratives, à tous les niveaux de responsabilité, gardons toujours en repérage que nous sommes en République et nous vivons entre être humain.

Traitez les personnes comme vous voudriez que l’on vous traite à leur place.

Et en dehors de la République, nous sommes des croyants et cette vie ne vaut pas la peine de s’adonner à certaines pratiques humiliantes sur nos semblables.

* Par Seydina Oumar Touré

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