CDC : « 1 Milliard dans la Nature » : L’affaire Secam Sa, un scandale qui expose les failles d’une gestion publique
SENTV : C’est un dossier qui fait l’effet d’un séisme au sein de la Caisse de Dépôts et Consignations (CDC) du Sénégal. La filiale stratégique de cette institution, la Société de Construction et d’Aménagement (Secam Sa), est au cœur d’un scandale financier d’une ampleur inédite. Libération a récemment mis à jour une affaire qui met à nu les dérives dans la gestion des deniers publics et les failles criantes de gouvernance dans les acquisitions stratégiques.
Une opération d’achat à 6 milliards, une perte abyssale de 1 milliard
Tout commence en septembre 2023 lorsque la CDC acquiert 60 % des parts de la Secam Sa pour une somme de 6 milliards de Fcfa. À l’époque, cette acquisition, présentée comme un levier stratégique pour le développement de projets immobiliers d’envergure, avait déjà suscité des interrogations au sein du Comité d’investissement de la CDC. Malgré les avertissements émis par certains membres de ce comité et une tentative d’intervention du ministre des Finances et du Budget, la transaction est entérinée dans des conditions troubles.
Quelques mois plus tard, Mama Diakhoumpa, nommé directeur général de la Secam Sa en mai 2024, fait une découverte stupéfiante : un trou de 1,051 milliard de Fcfa dans les comptes de la société. Cette somme, retirée de manière injustifiée, aurait été prélevée par l’ancien actionnaire majoritaire encore détenteur de 40 % des parts, selon les révélations de Libération. Une partie de ces fonds aurait été transférée sur le compte d’une société tierce dénommée « Ndiaye et Ndiaye Diamond », renforçant les soupçons de détournement organisé.
Des irrégularités dès le départ
Plus qu’une simple affaire de détournement, cette situation met en lumière des pratiques de gestion pour le moins négligentes. Le dossier ayant servi de base à l’acquisition de Secam Sa aurait été transmis via WhatsApp, une méthode qui soulève des questions quant à la rigueur de l’analyse préalable à une telle transaction. Par ailleurs, les actifs fonciers, censés être au cœur de la valorisation de la société, étaient sous hypothèque auprès d’une banque, la Bimao, détail qui semble avoir échappé aux procédures de vérification.
La Rédaction de la SENTV.info