COMMUNIQUE DE PRESSE : DIALOGUE DU 28 MAI : «Jubanti Sénégal» propose 13 points pour l’ordre du jour
La Coalition «Jubanti Sénégal» salue l’initiative prise par le Chef de l’Etat d’inviter les forces vives de la Nation à dialoguer autour des questions d’intérêt national. Initiative ne peut être plus noble pour un pays en devenir comme le nôtre. Toutefois, nous invitons le Chef de l’Etat à faire preuve de responsabilité en épargnant le Peuple sénégalais déjà affecté par la pauvreté, le sous-emploi, la corruption, le désarroi dans le monde rural, la dilapidation des ressources publiques, les multiples revirements, la crise de l’Etat de droit, le tâtonnement, l’amateurisme, la non prise en compte des préoccupations des citoyens, la politique politicienne et le reniement inscrit dans l’ADN de nos dirigeants.
«Jubanti Sénégal» donne son accord pour un dialogue franc extirpé de toute mise en scène politicienne et médiatique. Notre Coalition profite de ce dialogue pour exiger la lumière sur certains dossiers qui méritent d’être intégrés dans l’ordre du jour du dialogue du 28 mai prochain. Car pour nous, notre pays a besoin d’un dialogue franc sans aucun deal sur le dos du citoyen. Jubanti Sénégal propose les 13 points suivants à introduire dans l’ordre du jour.
Affaire BICTOGO
12 milliards de FCFA ont été remis à l’homme d’affaires ivoirien dans le cadre d’un marché qu’il a obtenu sans appel à concurrence. Nous demandons à l’OFNAC de s’auto saisir pour clarifier ce qui ressemble à un détournement de deniers publics.
La Caisse de Dépôt et de Consignation et l’entreprise «COFIA» devant l’OFNAC
Le Directeur Général de la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) Thierno Seydou NIANE a cédé à l’entreprise d’Abdoulaye Elimane Dia «Cofia » un marché sans appel d’offres de plus de 4 milliards de FCFA pour la construction d’immeubles aux Mamelles. L’Etat du Sénégal a déjà donné une avance pour le démarrage des travaux depuis près d’un an. Par ailleurs, un autre marché de plusieurs dizaines de milliards pour la construction d’une Cité à Mbambilor a été donné à la même entreprise (COFIA) par la même CDC dans des conditions nébuleuses. Nous comptons d’ailleurs les jours qui viennent saisir l’OFNAC et la CREI pour clarifier ces deux dossiers.
Affaire des 360 milliards de FCFA
Momar Ndao, le président de l’Association des Consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) a révélé qu’environ 240 milliards de FCFA ont été perdus par l’Etat du Sénégal depuis que le décret des surtaxe sur les appels internationaux, initiés sous Me Abdoulaye Wade à l’époque, a été abrogé par le président Macky Sall en 2012. Selon lui, le décret est entré en vigueur en 2010 à nos jours, c’est 360 milliards de FCFA que devraient normalement récupérer l’Etat. Mais les Opérateurs n’auraient rien versé au Trésor public. Qu’en est-il ?
Report des Législatives
Nous avons appris qu’il y aurait un projet de report des élections législatives jusqu’après la présidentielle de 2019. Notre Coalition met en garde contre toute tentative de violation du calendrier électoral. D’ailleurs, certains partis de l’Opposition auraient donné leur accord pour le report des législatives. Est ce le grand deal qui se cache derrière ce fameux dialogue ?
Affaires Pétro Tim, Mittal, Sahel Aviation, Africa Energy etc…
Ensuite, nous invitons le pouvoir à intégrer dans l’ordre du jour du dialogue les affaires «Pétro Tim», Mittal, Sahel Aviation, Africa Energy etc… Ces dossiers font plusieurs milliers de milliards de FCFA appartenant aux sénégalais. La lutte contre corruption ne doit pas être seulement un discours.
La libération des détenus politiques
Notre Coalition rappelle au Sénégal, ses engagements pris devant les Nations Unies qui ont demandé la libération de l’otage politique Karim WADE. Ce n’est plus un secret. L’ancien Ministre d’Etat est victime d’un kidnapping d’un régime qui s’est embourbé dans le sable mouvant de la traque des biens mal acquis. Plusieurs milliards ont été perdus dans cette traque qui n’a rien rapporté aux contribuables sénégalais. Au contraire, il a vidé les caisses de l’Etat à cause des honoraires payés aux avocats. Karim Wade doit être libéré sans délai. Par ailleurs, ce 30 mai 2016, les Chambres Africaines Extraordinaires prononceront le verdict du procès du Président Hissein HABRE. L’ancien président du Tchad est en détention arbitraire depuis 03 ans à cause de l’Etat du Sénégal devenu complice dans une bataille Tchado Tchadienne. Ce procès est une mise en scène qui vise à «liquider» une personne dont le tort a été son refus de vendre son pays aux européens. Le Peuple africain s’attend à la libération du Président Habré dont le procès n’a pas respecté les normes internationales d’un procès pénal.
La fiabilisation du fichier électoral
Le fichier électoral qui est l’élément autour duquel, nous les acteurs politiques, la Société civile et les mouvements citoyens devraient avoir un consensus. Mais ce n’est pas le cas car depuis l’arrivée de Macky SALL au pouvoir, le fichier électoral est administré en toute discrétion. Ce fichier n’est plus crédible pour la tenue d’une élection transparente.
La réhabilitation de l’Etat de droit
Le Sénégal n’est plus un Etat de droit. Depuis 2012, plus de 100 demandes de manifestations pacifiques sont interdites par le Gouvernement. Notre pays compte le plus grand nombre de détenus politiques en Afrique de l’Ouest. La Justice traverse une crise. Les droits primaires des citoyens sont confisqués par le régime.
Apaisement des secteurs en crise
Notre pays connait de nombreuses difficultés sur le plan social avec les crises qui polluent le climat social. Il faut ouvrir de larges discussions avec les travailleurs du Sénégal pour rétablir la confiance. De nombreux secteurs sont en crise d’où l’importance de les impliquer dans le dialogue.
Tenue d’une Conférence Nationale
Au vu de la situation politique et sociale du Sénégal, «Jubanti Sénégal» travaille sur la tenue d’une Conférence Nationale avec les acteurs sociaux de notre pays. Pour nous, le Sénégal n’appartient pas uniquement aux politiques. Nous allons trouver les moyens et les voies pour réunir tous les acteurs autour d’une table pour débattre des questions qui concernent la marche du pays.
BANE Mamadou
JUBANTI SENEGAL