Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Me Sidiki Kaba, s’est félicité hier du bilan réalisé par le Sénégal lors de son passage au Conseil de sécurité de l’ONU. Un mandat que le Sénégal a placé sous le signe de la diplomatie préventive axée sur la gestion intégrée de l’Eau.
Le 15 octobre 2015, le Sénégal fut élu membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Plus de 2 ans après, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, au cours d’une rencontre d’évaluation tenue hier dans son département, a tiré un bilan positif de ce 3ème passage du Sénégal à l’Onu. La gestion transfrontalière des ressources, à travers le thème Eau-paix et Sécurité, a été le programme que le Sénégal s’est attelé à mettre en œuvre tout au long de son mandat (2016-2017) qui vient de s’achever. Aujourd’hui, le succès du débat public sur la gestion de l’eau, suscité par le Sénégal au sein de l’instance la plus haute du monde, est jugé original et pertinent.
‘’Le Sénégal a proposé une diplomatie préventive Eau, Paix et Sécurité qui, aujourd’hui, malgré son départ du Conseil de sécurité, va continuer à travers la création d’un groupe de pays amis qui va soutenir ce thème très important pour la stabilité et la paix dans le monde. Au regard des témoignages que nous avons entendus, ce bilan est positif’’, s’est félicité Me Sidiki Kaba.
Poursuivant, le ministre invite les pays qui ont soutenu le Sénégal, au cours de son mandat, de continuer à œuvrer pour que l’eau, qui est une source de vie, ne soit pas une source de conflit. Ceci pour mieux préserver les acquis et assurer le suivi du travail effectué par le Sénégal.
Au-delà de cette gestion intégrée de l’eau, axe phare de son 3ème passage au Conseil de sécurité de l’Onu, le Sénégal a aussi pris activement part aux débats sur les autres questions et défis qui interpellent le monde. ‘’Sur l’ensemble des défis auxquels l’ensemble de la communauté internationale est confrontée, le Sénégal a apporté sa touche personnelle’’, note M. Kaba. L’équipe diplomatique du Sénégal à l’Onu, sous la direction de l’ambassadeur Fodé Seck, a apporté sa contribution aux activités ordinaires du Conseil. A ce titre, l’ambassadeur Fodé Seck rappelle que la première activité à laquelle son pays a assisté au Conseil de sécurité fut une réunion portant sur un différend opposant l’Arabie saoudite à l’Iran, puis une deuxième activité sur un autre sujet d’actualité portant sur la République populaire démocratique de Corée à propos de son programme nucléaire controversé.
Chiffres d’un mandat
Selon l’ambassadeur Fodé Seck, entre 2016 et 2017, la délégation du Sénégal à l’ONU a participé au travail qui a produit 1 140 documents officiels (rapports, lettres, etc.). Elle a aussi pris part à l’adoption de 2 277 résolutions, 550 réunions, consulté 2 273 documents, assisté à 650 réunions et mené 306 consultations privées. Revenant sur ce travail fastidieux, l’ancien secrétaire général du gouvernement en 2000 a avoué que les débuts du Sénégal, pour ce 3ème passage à l’ONU dont le système de fonctionnement a beaucoup évolué, n’ont pas été faciles.
Par ailleurs, même si le Sénégal est officiellement sorti du Conseil de sécurité de l’Onu, l’ambassadeur Fodé Seck et les observateurs restent d’avis que le Sénégal restera actif et continuera de peser de tout son poids au sein des instances onusiennes. C’est pourquoi le Sénégal envisage de soutenir l’adoption de certaines résolutions après celles sur la protection des biens culturels en période de crise qu’il a appuyée et son initiative visant à faire accepter à l’Onu de financer, à hauteur de 75%, le coût des opérations de maintien de la paix sur le sol africain. Un groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix est déjà constitué à l’ONU qui va travailler sur cette question.
Dans sa note, le ministre Sidiki Kaba est revenu sur la ‘’légitime’’ revendication du continent africain de disposer du droit de veto ou du statut de pays permanents à l’Onu. Pour le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, il est temps d’en finir avec le statu quo actuel qu’il considère comme une ‘’injustice historique’’ qu’il est temps de réparer.