Convoqué à la Section de recherches, Abdou Nguer interpelle le procureur : un chroniqueur sur la ligne de crête

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SENTV : Le chroniqueur Abdou Nguer est attendu ce lundi à la Section de recherches de la gendarmerie nationale dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte à la suite de propos tenus sur la disparition de Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel. La convocation, émise par les autorités judiciaires, alimente une nouvelle controverse sur la liberté d’expression et les rapports entre presse et justice au Sénégal.

Une convocation qui ne passe pas inaperçue
Sur les réseaux sociaux comme dans les milieux médiatiques, l’annonce de la convocation d’Abdou Nguer a immédiatement suscité des réactions. Ce dernier, fidèle à son ton incisif, n’a pas tardé à réagir publiquement. « Je suis gêné par cette convocation, parce que je dois faire face aux gendarmes que je respecte beaucoup. Je sais qu’ils ont reçu des ordres. Mon souhait est de rencontrer directement le procureur qui est à l’origine de tout… », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa page.

Ces propos, au-delà de leur teneur émotionnelle, marquent une prise de position qui frôle la remise en cause du processus judiciaire en cours. En s’adressant directement au procureur, le chroniqueur semble vouloir court-circuiter l’enquête préliminaire, une étape pourtant essentielle dans la procédure pénale sénégalaise.

Liberté d’expression ou provocation judiciaire ?
Abdou Nguer, connu pour ses prises de position tranchées dans les débats publics, n’en est pas à sa première polémique. Cette fois, ses déclarations à l’encontre de la mémoire de Badio Camara, figure du droit sénégalais et ancien président du Conseil constitutionnel, ont suscité l’émoi dans une partie de l’opinion.

Selon des sources proches du dossier, ses propos auraient été jugés offensants, voire diffamatoires, à l’égard de l’institution qu’incarnait Badio Camara, décédé le 6 avril 2025. L’enquête devrait notamment déterminer si ses déclarations relèvent de la liberté de critique ou tombent sous le coup de la loi sur l’atteinte à l’honneur des institutions ou des personnes décédées.

Une justice sous pression ?
La convocation d’un chroniqueur de premier plan intervient dans un contexte politique où la justice tente de restaurer sa crédibilité, après des années de controverses autour de son indépendance. Pour certains observateurs, cette affaire pose à nouveau la question de l’équilibre entre liberté d’expression et respect de l’autorité judiciaire.

Du côté de la gendarmerie, aucune déclaration officielle n’a été faite. Toutefois, les sources sécuritaires rappellent que l’objectif reste la collecte d’éléments dans le cadre d’une procédure régulière, sans volonté d’intimider ou de restreindre la parole publique.

Un précédent sensible dans un climat tendu
Si Abdou Nguer maintient sa posture de défiance vis-à-vis du parquet, cette affaire pourrait s’inscrire dans la jurisprudence sénégalaise sur les rapports entre médias et institutions. Elle rappelle également que, dans un contexte démocratique en recomposition, chaque mot public peut désormais avoir des conséquences judiciaires.

La rédaction de la SENTV.info 

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