Coronavirus : l’épidémie est « peut-être finie pour cette première vague », la décrue est « très prononcée dans tous les pays d’Europe », dit un épidémiologiste
Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, estime qu’il y a « l’effet du confinement pendant ces derniers mois qui se prolonge » car les Français appliquent « une sorte d’auto confinement ».
Coronavirus : l’épidémie est « peut-être finie pour cette première vague », la décrue est « très prononcée dans tous les pays d’Europe », dit un épidémiologiste
L’épidémie de coronavirus est « peut-être finie pour cette première vague », a expliqué, mercredi 3 juin, sur franceinfo, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, alors que certains chiffres montrent que le virus marquerait le pas, comme en Espagne où aucun mort n’a été enregistré ces dernières 24 heures. « On s’apprête à avoir un été un peu plus calme, un peu de répit au moins », espère Antoine Flahault, même s’il est « difficile aujourd’hui de pouvoir prédire » si l’épidémie va revenir, et quand.
Un effet « auto confinement » des Français
« Dans tous les pays d’Europe, on voit une décrue très prononcée, y compris même assez récemment au Royaume-Uni, qui avait connu une épidémie qui était encore un plateau élevé », détaille l’épidémiologiste. « La Suède aussi a un plateau moins élevé, mais qui résiste un petit peu encore. Mais quand même, la décrue est presque effective partout. » Antoine Flahault estime qu’il y a « l’effet du confinement pendant ces derniers mois qui se prolonge » car les Français appliquent « une sorte d’auto confinement. Les gens sont quand même prudents, mettent des masques ». Il espère voir arriver « ce frein saisonnier, ce répit estival qui est accordé aux virus respiratoires assez fréquemment, comme le virus de la grippe en particulier ».
Pas de signe de seconde vague
Pour Antoine Flahault, la France n’a pas connu de première vague qui serait passée inaperçue avant la prise de conscience de l’arrivée de l’épidémie en début d’année. « Il suffit de regarder bien les courbes. À part en Iran, à ma connaissance, qui connaît en effet une seconde vague, nous ne connaissons pas de seconde vague. On a connu une vague, une seule vague qui a duré assez longtemps ».
L’épidémiologiste ne voit par ailleurs « pas de signes inquiétants » sur l’arrivée de cette deuxième vague de contamination. « La seule chose qui nous préoccupe et qui doit nous laisser sur nos gardes, c’est le fait que toutes les enquêtes de séroprévalence, qui regardent des anticorps dans le sang des personnes de différentes régions du monde, montrent que ce taux est très faible. » Il prend l’exemple de Genève où ce taux est à « 10% de la population du canton ». Selon lui, c’est « trop peu de personnes, ce qui n’est pas encore suffisant probablement pour garantir que nous n’aurons pas de deuxième vague épidémique ».