La procédure d’urgence intentée, hier, à Abuja, par la défense de Khalifa Sall en vue d’arrêter les poursuites n’a pas prospéré. Conséquence : le procès de Dakar ne sera pas suspendu.
Me Ousmane Diagne, avocat de l’Etat, jubile ; à juste titre. La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a estimé, hier, « qu’il n’y a aucune urgence » justifiant l’arrêt des poursuites contre le maire de Dakar, Khalifa Sall. « C’est un revers, une grosse défaite pour la défense », s’est réjouit Me Diagne, joint par téléphone depuis Abuja, capitale du Nigeria. « Si l’objectif était de stopper les poursuites, c’est peine perdue. Le procès de Dakar va se dérouler comme prévu, conformément à la loi », a dit Me Ousmane Diagne, qui a défendu les intérêts de l’Etat devant la Cour de justice de la Cedeao. « La défense a sortie de grossièretés, allant même jusqu’à comparer le Sénégal à la Lybie en matière de respect de droits de l’homme. C’est grave et inadmissible », a regretté Me Diagne, qui a vivement salué la décision de la Cour qui, a-t-il relevé, a été « lucide » en renvoyant l’affaire au 20 février. « Il est clair qu’avant cette date, le procès de Khalifa Sall sera terminé et le droit dit », a estimé Me Diagne qui était à Abuja en compagnie de Mafal Fall, numéro de 2 de l’agence judiciaire de l’Etat.
« Le simple fait que la Cour ait décide de renvoyer l’affaire au 20 février est une victoire de l’Etat. Cela veut dire que les droits de Khalifa Sall n’ont pas été violés, ne sont pas violés », a insisté Me Diagne, qui se veut catégorique : quand il y a délibéré, cela veut dire qu’il y a aucune urgence. De son côté, Me Ciré Clédor Ly, avocat de la défense, a soutenu devant la Cour de la Cedeao que les droits de Khalifa Sall n’étaient pas respectés par l’Etat du Sénégal. Me Ly est longuement revenu sur l’enquête concernant la caisse d’avance de la ville de Dakar. Une enquête qui, a-t-il dit, n’a pas été menée dans les règles de droit. Me Ly a dit et soutenu devant la Cour que les poursuites contre le maire de Dakar sont « discriminatoires et sélectives en violation » des instruments internationaux. Il a, par conséquent, purement et simplement demandé la fin de ces poursuites « jusqu’à satisfaction et respect par l’Etat des exigences et droits de Khalifa Sall ».
Abdoulaye DIALLO