Crash de l’hélicoptère de l’armé : il «n’était pas rassurant, du tout», dixit Mamoudou Ibra Kane de GFM
«… En guise de témoignage et par acquis de conscience, nous ne pouvons nous taire sur au moins sur le peu de chose que nous savons de l’aéronef. En effet votre serviteur fait partie de la vingtaine de passagers ayant pris le même appareil à destination de Ourossogui, deux jours seulement avant l’accident. Et parmi les passagers que nous étions, lundi 12 mars 2018, au décollage de la base militaire de Ouakam, un ministre de la République et un honorable député. Sans mettre ou remettre en cause le professionnalisme de l’équipage … L’appareil de notre vaillante armée nationale qui s’est abimé dans les mangroves du Toubakouta n’était pas rassurant. Du tout. Simple constat».
J’ai écouté et réécouté à plusieurs reprises et avec effroi ces phrases tenues tenue par Mamoudou Ibra Kane dans sa chronique de ce vendredi 23 mars 2018 sur RFM et repris par les sites web, 9 jours après le crash de l’hélicoptère de l’armée sénégalaise Mi-17 immatriculé 6WHTA, près de Missirah.
Je me suis posé beaucoup de questions, me demandant si le MI-17 acheté aux Russes en 2007, comme l’autre, mobilisé dans le Sud du pays, n’avait pas atteint son potentiel moteur. Je veux dire s’il n’avait pas atteint ses limites de vol, engagé donc l’aspect vital de sécurité qui justifiait obligatoirement son renvoi à la révision. Ce d’autant qu’il est le seul d’usage à la base de Ouakam puisque l’autre MI-17 est dans le Sud.
Je me suis demandé qu’est-ce qui pouvait bien expliquer que ce deuxième MI-17 reste basé dans le Sud ? Qu’est-ce qu’il peut faire là-bas ? Quel y est son utilité. L’armée de l’air n’en a-t-elle pas besoin à Dakar ? Ce d’autant que l’enquête sur la tuerie de Boffa de janvier dernier a livré ses vérités !
Une source me fait savoir qu’une demande de renvoi à Dakar a été exprimée.
Revenant sur le communiqué de presse du Secrétaire général du Gouvernement porte-parole, Monsieur Seydou Guèye, datant du 14 Mars 2018 et confirmant qu’«un hélicoptère de transport de l’Armée de type Mi-17, immatriculé 6WHTA, ralliant Ziguinchor -Dakar, s’est écrasé près de Missirah (dans la zone des Mangroves), région de Fatick, lors d’une mission de service social», je constate qu’aucune indication n’était donnée sur l’heure du signal de détresse de l’hélicoptère avant le crash.
Le communiqué indiquait tout au plus que «dès» réception du message de détresse «lancé par un aéronef», – il ne précisait pas lequel aéronef -, «toutes les équipes techniques des services aéronautiques sénégalais se sont rendues au Centre régional de navigation aérienne de l’ASECNA, pour suivre la situation en relation avec l’Etat-major de l’Armée de l’Air, tout en rendant compte en continu au Chef de l’Etat, Chef suprême des Armées.»
Il est clair que l’expression internationale dans les communications radiotéléphoniques signalant qu’un aéronef ou bateau est en détresse et que la vie humaine est immédiatement menacée a été lancée à trois reprises trois fois «MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY», peu après 19H00 selon une source digne de foi.
Tous les aéronefs ayant survolé l’espace aérien du Sénégal à ce moment ont entendu ce signal de détresse. Comme toutes les tours du contrôle du Sénégal en service.
Des habitants ont alerté des militaires sénégalais en mission non loin du site.
Question, pourquoi le deuxième MI-17 n’a alors quitté sa base dans le Sud qu’à 00H00 pour arriver après une heure du matin. Pourquoi cette attente de 4 heures. Attendait-on des ordres ?
Le Président Macky Sall a instruit le Gouvernement et le Chef d’Etat-major Général des Armées, de mettre en place une commission d’enquête afin de déterminer les circonstances de ce crash qui a fait 8 morts dont le colonel El Hadj Mamadou Touré, le capitaine Emmanuel Sarr, le sergent Tiendella Fall et 5 civiles.
Treize personnes dont le journaliste Jean Philippe Sagna ont survécu au crash.