Criminalité faunique : Trafic de faune entre le Sénégal et la Gambie. Trois trafiquants arrêtés à Kaolack en possession d’animaux sauvages.

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criminalite faunique 696x475Le 12 décembre 2016 à Kaolack, sur la route qui mène vers la Gambie, les agents des Parcs Nationaux du Sénégal, appuyés par les éléments du Commissariat Central de Kaolack ont procédé à l’arrestation du sieur Mame Demba SOW en flagrant délit de détention, circulation, commercialisation illégale d’espèces animales sauvages originaires du Sénégal et de la Gambie. La contrebande saisie, une vraie « ménagerie » qui comportait Aigle, Autruche, Pélican, Tantale Ibis, crocodile et oies sauvages, des espèces animales intégralement protégées par le code de la chasse et de la faune Sénégalais. Il est interdit de tuer, manger, vendre, acheter, posséder ou faire circuler tout ou parties de ces espèces, y compris les dépouilles.

Dans le cadre de l’enquête préliminaire, le sieur Mame Demba SOW dénonce ses présumés complices, les Sieurs El Hadji Diaby et Arona Diagne, eux même propriétaire d’une partie des animaux saisis par les Parcs Nationaux. Ces 2 présumés complices tombent sous les mêmes infractions de capture, de détention, circulation et commercialisation d’espèces animales intégralement protégées par la loi sénégalaise relative à la protection de la faune.
Les 3 trafiquants ont été placés en garde à vue au commissariat central de Kaolack pour leur audition, puis déférés au parquet le 14/12/16 au tribunal de Grande Instance de Kaolack et enfin placés sous mandat de dépôt.
Les enquêtes auraient révélé que ces animaux viennent clandestinement et régulièrement de la Gambie et que ce réseau de trafiquants et leurs dealers basés à Kaolack, Dakar et Thies existe depuis au moins 2006 ! Ils échappent à tous les postes de contrôle transfrontaliers grâce à un modus operandi ingénieux et bien rodé.
Depuis quelques années, le gouvernement du Sénégal lutte activement contre la criminalité faunique mais aussi tente d’imposer des sanctions lourdes aux trafiquants qui s’activent dans ce commerce totalement illégal d’espèces animales sauvages protégées.
Selon un spécialiste de la criminalité faunique, ces présumés trafiquants tombent sous le coup de l’article « L. 27 » du code la Chasse et de la Faune qui punie la capture des animaux sauvages de 1 à 5 ans d’emprisonnement ferme.
Toujours selon ce même expert « Cette arrestation va donner à nouveau un signal fort aux trafiquants quant à la volonté des autorités Sénégalaises en charge de l’application des lois relatives à la protection de la faune, que les normes qui font autorité en la matière faunique soient plus que jamais effectives ».
La protection des espèces animales sauvages est devenue une bataille majeure pour tous les gouvernements africains car le trafic intense des espèces sauvages à des fins de commercialisation nationale ( les animaux sauvages les plus rares sont souvent recherchés pour leur valeurs mystiques) ou internationales, souvent à destination des pays asiatiques et du Moyen Orient pousse à l’extinction de la faune sauvage africaine et serait synonyme de la disparition de la biodiversité, de la modification des écosystèmes, cet équilibre des êtres vivants, dont nous, les humains nous faisons étroitement parti
Le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde (après celui de la drogue, des armes et des êtres humains), selon le Congrès des Nations-Unies sur le Crime et il amasse des bénéfices illicites d’environ 20 milliards de dollars chaque année. Le massacre et le trafic illicite de ces espèces protégées et leurs sous-produits demeure toujours la conséquence d’un commerce illégal organisé et professionnel. Aujourd’hui, des preuves attestent que l’explosion de ce commerce porte atteinte à la stabilité et à la sécurité des Etats africains car les braconniers et trafiquants ont une puissance de feu de plus en plus importante et parce que ce trafic peut être lié au terrorisme et financer des guerres dans certaines régions, des groupes terroristes comme Al-Shabaab et Boko Haram sont impliqués et se financent grâce à ces produits illicites. « Le commerce illégal des espèces est une grave menace pour la sécurité, la stabilité, l’économie, les ressources naturelles et le patrimoine culturel de nombreux pays d’Afrique » avait déclaré le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon.

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