SENTV : À la veille des élections législatives allemandes qui ont lieu dimanche 23 février, l’atmosphère est tendue en Allemagne. Le chrétien-démocrate Friedrich Merz tient la tête des sondages, face au chancelier sortant Olaf Scholz.
C’est un scrutin déterminant qui attend l’Allemagne. Les citoyens votent ce dimanche 23 février pour les élections législatives anticipées. L’opposition conservatrice CDU/CSU, dirigée par Friedrich Merz, est donnée favorite pour succéder au chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Dans un climat économique de récession, la montée de l’extrême droite, représentée par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), complique le paysage politique.
Une campagne marquée par les préoccupations sécuritaires
La campagne électorale s’est déroulée dans un climat tendu, marqué par des attaques meurtrières ces dernières semaines. La dernière en date, c’est l’agression antisémite au Mémorial de l’Holocauste à Berlin vendredi soir, où un Espagnol a été grièvement blessé. L’AfD qui est désormais crédité d’environ 20% des intentions de vote, devrait atteindre un score historique. Le parti défend des mesures fermes contre l’immigration.
Ce thème de l’immigration a été omniprésent dans la campagne, et a provoqué une surenchère. Alice Weidel, la chef de file de l’AfD prône le rétablissement de l’expulsion obligatoire des étrangers condamnés pour des infractions pénales. Les conservateurs de Friedrich Merz propose de refouler tous les étrangers sans papiers et une fermeture des frontière.
Une économie à redresser
Le secteur automobile allemand, qui emploie près de 800 000 personnes reflète bien la crise économique qui touche le pays. Il est d’autant plus impacté que les coûts de l’énergie sont en hausse, et qu’il est concurrencé très fortement par l’industrie chinoise.
Les sociaux-démocrates plaident pour une hausse sensible du Smic horaire, une baisse de la TVA sur les produits alimentaires et un allègement fiscal pour les ménages les plus modestes et les classes moyennes.
Les chrétiens démocrates annoncent eux une baisse massive d’impôts pour les citoyens et les entreprises.
De son côté l’AfD plaide pour une politique économique libérale assortie de baisse d’impôts. Ces dernières semaines, l’Afd a bénéficié du soutien d’Elon Musk. Sur sa plateforme X, le milliardaire américain que seule le parti pouvait sauver le pays.
L’écologie grande absente des discussions
Le sujet de l’écologie, qui fait habituellement partie des préoccupations des électeurs allemands a été très peu abordé durant cette campagne. Robert Habeck, l’actuel ministre de l’Economie qui est le candidat des verts allemands a eu bien du mal à faire entendre sa voix. Son parti souhaite accélérer la décarbonation de l’économie. Les écologistes représentent 13 à 14 % d’intentions de vote.
Former une coalition stable
Les sondages ne font pas une élection, mais ils créditent Friedrich Mertz (CDU/CSU) aux alentours de 30%. Il faudra donc une alliance pour gouverner et le chef de file du CDU a déjà exclu toute négociation avec l’AFC, le parti d’extrême droite allemand. « Nous sommes fondamentalement divisés sur de nombreux points, en matière de politique économique et de politique migratoire », a assuré vendredi le leader conservateur.
Il faudra sans doute plusieurs semaines pour arriver à former une coalition.