Dis-moi quelle école tu as, je te dirai quel peuple tu seras. L’école est et sera pour toujours le cadre par excellence de formation des citoyens acteurs de développement de chaque pays pris individuellement. Le rôle et la vocation des organisations de la société civile n’est pas seulement de veiller ou d’alerter sur des disfonctionnements et entraves au bon déroulement des activités d’enseignements apprentissages mais surtout d’encourager les porteurs de projets politiques en faveur de l’émergence du système et de magnifier particulièrement les actes forts louables posés dans le sens d’abréger les souffrances des potaches et d’optimiser leur chance de succès dans leur processus d’acquisitions de savoirs indispensables à la vie courante.
Si la Coalition Nationale EPT a toujours encouragé l’Etat du Sénégal dans le cadre de sa politique de généralisation de l’accès à l’éducation à travers une inscription globale des enfants en âge d’être enrôler, c’était pour des questions de respect du droit fondamental et universel à l’éducation consacré par la constitution en son article 8 , la charte africaine du droit et du bien-être de l’enfant (art 11) et de respect des principes de la loi 91-22 d’orientation de l’Education Nationale qui dispose en son article 5 : « l’éducation nationale est démocratique : elle donne à tous des chances égales de réussite. Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation correspondant à ses aptitudes, sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie, de religion ou de nationalité »
Cette politique d’accélération de l’accès à tous avait conduit l’Etat du Sénégal à autoriser l’ouverture d’écoles tout azimut sans construction aucune et le recrutement massif d’enseignants sans formations préalables duant la période 1995-2012. Cette mesure, salutaire pour les parents d’élèves dont les enfants étaient exclus d’office du système soit pour des questions de distances longues à parcourir, soit pour des problèmes liés à l’accueil et à l’hébergement de jeunes enfants devant aller au loin s’installer pour des raisons de scolarité, était pourtant décriée par des idéalistes et perfectionnistes qui préféraient que l’on attendent de stabiliser la carte scolaire, de former des enseignants qualifiés , de construire des établissements de luxe avec toutes les commodités avant d’enrôler les enfants. Combien de temps aurions-nous perdu ? Combien de générations aurions-nous laissés en rade et sacrifiés sous l’autel de l’ignorance ? Une étude sérieuse sur la question pourra nous édifier.
L’alternative pour les parents a été de construire à tour de bras, sur fonds propres, des abris dits provisoires à travers tout le pays, preuve suffisante s’il en est qu’ils se soucient du devenir de leur enfants et qu’ils savent très bien que l’éducation est le moyen le plus sûre pour assurer une promotion sociale à leurs progénitures.
L’on disait à l’époque, pour encourager, que l’on préférait un enfant apprenant sous un arbre plutôt que de voir un enfant errant sans instruction, sans éducation et sans possibilité aucune de se faire un avenir radieux.
Pour avoir enseigné dans un abris provisoires et échangé à longueur de journée, dans des cellules d’animations pédagogiques zonales avec des enseignants intervenant dans ces dits locaux , l’on est conscient du fait que cette politique en cours de suppression progressive des classes provisoires est à saluer dans la mesure où, c’est une question de justice sociale , d’équité et de sécurité dans le cadre du déroulement des activités d’enseignements apprentissages . Le Ministre et son administration sont à féliciter pour les efforts mobilisés dans cette optique.
En effet, les enfants de fongolombi et ceux des Al Mahdi sont en principe d’égales dignités et égaux en droits sous ce rapport, il est inadmissible que ceux premiers nommés arrêtent les cours par anticipation pour des raisons de pluies parce qu’étudiant dans des abris qui ne peuvent résister aux vents et aux précipitations alors qu’au même moment les autres, entre quatre murs, déroulent leurs séances avec aisance et en toute quiétude.
C’est aussi une question de sécurité quand l’enseignant détale en toute vitesse suivi de ses élèves au vu d’un serpent venimeux se prélassant sous l’ombre des abris précaires, imaginez la suite.
Ça l’est aussi quand élèves et maitres sont exposés aux vents poussiéreux du nord interdisant toute forme d’activités pédagogiques, quand les animaux en divagation participent de la déconcentration, quand les précepteurs se trouvent démotivés par des conditions exécrables, quand les élèves se trouvent affectés par le sentiment d’un laissé pour compte.
Pour toutes ces raisons, notre organisation ne peut qu’encourager toute politique qui tend à éradiquer les abris précaires qui font nourrir un sentiment de stigmatisation et de discrimination aux élèves et aux maitres.
L’un des intrants de qualité reste l’environnement scolaire, celui de travail à savoir la classe. Si 73 milliards de FCFA sont nécessaire pour éradiquer totalement les 6622 abris provisoires répertoriés alors vivement la mise en œuvre d’une bonne stratégie de mobilisation financière pour que ce problème soit dépassé une fois pour toute.
A féliciter aussi les enseignants qui font d’excellents résultats dans ces conditions toutes particulières.
Thierno Abasse DIALLO
SG Coalition Nationale Education Pour Tous
Pdt UDES abathiernodiallo@yahoo.fr