Dakar FISO 2018 « Il y a des gens qui ont travaillé durant des années en silence et en dehors des caméras pour la mise en place du FISO » par Cheikhna Mohamed Wagué
Cette rencontre biennale, pour l’amour du sooninkaaxu et rien que pour l’amour du sooninkaaxu. Ces gens-là, très nombreux, ne se mettent jamais en avant. Ils s’éclipsent face aux écrans et aux caméras. Ils se reconnaîtront !
De grâce, que l’on ne vienne pas ruiner leurs efforts et sacrifices pour des intérêts politiques des uns et des autres. Cette rencontre est avant tout apolitique. Tout celui qui y participe, qu’il soit soninké ou non, se doit de respecter cette ligne de conduite.
La commission d’organisation sénégalaise a également péché hier de n’avoir pas invité les Professeurs Abdoulaye Bathily de l’Université Cheikh Anta Diop ou Samba Traoré de l’Université Gaston Berger à prendre publiquement la parole pour nous faire un discours inaugural, car ces deux géants de la recherche sur les Soninkés nous auraient évité tous ces tâtonnements auxquels nous avons assisté, car ils possèdent et le sooninke et le français, mais également sont au fait de la chose soninkée. On n’écarte pas astucieusement les spécialistes pour des raisons politiques pour les inviter par la suite à prendre la parole quand il n’y a plus les caméras, quand l’audience n’est plus la même ! Ce n’est pas responsable !
Il est également regrettable d’avoir laissé Farba monopoliser la parole, transformer ce festival soninké en un festival wolof. Au nom de quel droit? A un certain moment, on entendait plus parler soninké, mais Wolof. Je dois avouer que cela m’a personnellement soûlé. J’aime beaucoup la langue et la culture Wolofs, mais là l’attitude de ce « passeur » de paroles m’était insupportable.
J’espère que mon frère et ami Idrissa M. Diabira fera remonter cette information à la commission d’organisation. Je n’ai pas l’habitude de passer par quatre chemins quand il s’agit de dire ma pensée. C’est parce que j’aime cette culture et cette langue soninkées dans lesquelles je suis né et ai grandi et auxquelles j’ai consacré toutes mes recherches que je ne peux rester de marbre face à de tels dysfonctionnements. Merci de ne pas m’en tenir rigueur !
Au passage, merci à Macky Sall pour son beau discours, qui allie à la fois science, finesse, vivacité, clarté et respect. Il a vraiment été à la hauteur.