SENTV : Chaque fois qu’il y a des émeutes, on s’attend à ce qu’il y ait des blessés et que la demande en sang soit plus élevée, parce que le sang intervient dans la prise en charge de tous ces blessés. La demande a été légèrement élevée, venant des services de chirurgie, a expliqué le professeur Saliou Diop, Directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS).
«Nous avons constaté la mobilisation exceptionnelle des jeunes qui se sont tous déplacés et ce n’est pas la première fois, car en mars 2021, il y avait cette mobilisation. Le samedi 3 juin, nous avons eu un record de 500 dons. Avant les émeutes, nous avions 50 dons par jour, mais la semaine qui a suivi les émeutes, il n’y a pas eu un jour où nous n’avions pas eu 200 dons. Il n’y a pas de rupture et les stocks du CNTS sont très bons».
Globalement, le professeur note qu’il y a un progrès très important sur le nombre de dons de sang au Sénégal. « En 2018, il y avait 88 000 dons de sang. Il y a eu une augmentation jusqu’en 2020. Mais du fait de la pandémie de Covid-19, il y a eu une petite diminution, dit-il. En 2022, 116 000 dons de sang dans le pays. Cela veut dire qu’il y a une augmentation et que nous organisons plus de collectes ».
« Dans les régions également, le nombre de donneurs de sang augmente, mais il faut dire que ceci ne couvre pas tous les besoins. Ils sont estimés à 180 000 dons et le CNTS est à moins de 120 000. Cela veut dire qu’il faut continuer de sensibiliser les populations, mais aussi leur faciliter davantage le don de sang en étant plus proche d’eux », selon le Pr. Diop.
Et «c’est dans ce sens que nous organisons beaucoup de collectes mobiles. L’autre chose est de construire des sites fixes pour se rapprocher davantage. Il y a un poste de transfusion qui est actuellement à Guédiawaye, à (l’hôpital) Roi Baudoin et nous venons d’en construire un nouveau à Rufisque. Tous ces efforts pour permettre à la population de ne pas se déplacer sur de longues distances pour pouvoir donner du sang».
Sur les avantages du don de sang, le professeur explique que les bénéfices sont dans la régularité en termes de santé, parce que tous les trois mois, vous avez la possibilité d’être vu par un médecin avec un bilan. C’est permettre un suivi régulier de votre état de santé, mais aussi permettre à tous ceux qui n’ont jamais eu – et qui sont très nombreux – la chance de pouvoir donner du sang de le faire au moins une fois.