SENTV.info – C’est effectif depuis hier. Le juge du 8e Cabinet d’instruction a placé sous mandat de dépôt les huit mis en cause dans l’affaire de la fraude dans la Police, dont le policier Guiré Diouf, cerveau présumé de la bande.
Clap de fin. Après trois retours de Parquet, ils ont enfin fait face à un juge d’instruction. Hier, vendredi 28 septembre 2018, les policiers «fraudeurs» ont été auditionnés par le patron du huitième cabinet d’instruction, habilité à poursuivre l’enquête entamée par la Division des investigations criminelle (Dic). Ce premier face-à-face (phase une) d’une instruction qui va faire atterrir le dossier au tribunal correctionnel de Dakar, consiste à la notification des faits visés. Ceux-ci, poursuivis des délits d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux dans un document administratif et de fraude à l’examen, assistés de leurs avocats dont Me Barro, ont dit, si oui ou non, ils reconnaissent ces accusations portées à leur encontre.
Le «cerveau» serait le policier Guiré Diouf, en fonction depuis 5 ans à Kédougou
Parmi eux, certains n’ont pas reconnus les faits qui leur sont reprochés. Ils ne pensaient pas commettre de délits, simplement parce que c’est un agent de police, Guiré Diouf, en service depuis 5 ans à Kédougou, qui les aurait mis en rapport avec le confectionneur de faux diplômes de Brevet de fin d’études moyen (Bfem), relève une source bien au fait de ce dossier.
C’est avec l’arrestation de Oumar Diouf, épinglé en premier, que la chaîne s’est déliée. Apparenté au policier Guiré Diouf, ce dernier lui a montré le chemin à suivre. Ayant déjà intégré le corps de la Police, Guiré affirme n’avoir pas déposé de faux diplômes. C’est, selon une source bien au fait de cette affaire, son implication dans la confection des diplômes qui lui vaut ses déboires avec Dame Justice. «En fait, c’est lui le cerveau. Il n’a pas déposé de faux diplômes, mais il a été cité par les autres mis en cause. Pour ce qui est des autres agents, certains ont certes reconnu avoir déposé ces diplômes, mais ils se sont empressés de souligner qu’ils ne pensaient pas commettre de délit, dès lors que c’est le policier Guiré Diouf qui les a mis en rapport avec le faussaire.»
Dans ce dossier de «fraude dans la Police», le juge devra faire preuve de sagacité dans ses investigations, pour trouver les réponses à une kyrielle de questions soulevées. Aussi, le magistrat devra se faire une religion sur comment ces dits faux diplômes ont pu être déposés, sans qu’ils ne soient détectés dès le début. L’imitation a-t-elle pu être si nette, au point que personne ne puisse remarquer le caractère faux des documents ? Le magistrat, qui a six mois pour trouver la vérité dans cette histoire, pourra lors de l’instruction et les auditions au fond, lever le coin du voile qui couvre cette regrettable affaire. En attendant, Guiré Diouf, Maguette Ndour, Oumar Ndour, Oumar Diouf, Waly Ndour, Souleymane Thiandoum, Soulèye Ngom et Alioune Badara Sow sont envoyés en prison. Face au juge, ils pourront discuter de ce fond qui en réserve des surprises.
T. MARIE LOUISE NDIAYE