SENTV : Le Gabon se prépare à une élection présidentielle historique le 12 avril 2025, marquant la fin de la transition militaire initiée après le coup d’État d’août 2023. Parmi les 23 dossiers de candidature déposés, seuls quatre ont été validés par le ministère de l’Intérieur, positionnant ces candidats au cœur de la course à la magistrature suprême.
Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, actuel président de la transition, a officialisé sa candidature le jour de son 50ᵉ anniversaire, le 3 mars 2025. Porté au pouvoir après le renversement d’Ali Bongo Ondimba, il avait promis un retour à un régime civil démocratique. Sa décision de se présenter intervient après l’adoption d’une nouvelle constitution en novembre 2024, qui n’empêche pas les militaires de briguer des mandats électifs.
Alain-Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre sous Ali Bongo, est également en lice. Considéré comme un adversaire sérieux, il bénéficie d’une expérience politique notable et d’une connaissance approfondie des rouages de l’État.
Les deux autres candidats retenus sont des figures issues de la société civile : Joseph Lapensée Essingone, juriste et inspecteur des impôts, et Stéphane Germain Iloko Boussengui, médecin de profession. Leurs candidatures reflètent une volonté d’ouverture et de diversification de l’offre politique.
Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, n’a pas précisé les motifs des rejets des autres candidatures, notamment celle de Jean-Rémy Yama, sénateur et figure syndicale reconnue. Les candidats écartés disposent toutefois d’un droit de recours devant le Conseil constitutionnel.
Cette élection s’inscrit dans un contexte de réformes institutionnelles majeures. La nouvelle constitution, adoptée par référendum en novembre 2024, instaure un régime présidentiel avec des mandats de sept ans renouvelables une fois. Les conditions d’éligibilité ont été renforcées, exigeant notamment que les candidats aient au moins un parent gabonais, résident dans le pays depuis trois ans sans interruption, et soient âgés de 35 à 70 ans.
Le scrutin du 12 avril sera déterminant pour l’avenir politique du Gabon, alors que le pays aspire à tourner la page des décennies de gouvernance sous la famille Bongo et à consolider ses institutions démocratiques.