Idrissa Diarra, le magistrat qui fait trembler l’ancien régime : Cinq choses à savoir sur le président du Collège des juges du Pool judiciaire financier
SENTV : Depuis plusieurs jours, Idrissa Diarra, président du Collège des juges du Pool judiciaire financier (PJF), est au cœur de l’actualité. L’Observateur a levé le voile sur le magistrat d’expérience, il est devenu un acteur clé dans les affaires liées à la gestion de l’ancien régime de Macky Sall. Retour sur son parcours et sa philosophie de la justice.
1. Une voix posée et une personnalité accessible Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un magistrat de son envergure, Idrissa Diarra est d’un abord courtois et ouvert. Dès le premier contact, sa voix posée et maîtrisée trahit un homme rompu aux échanges sereins. Loin d’être un mur infranchissable, il s’exprime avec clarté et précision, sans jamais laisser transparaître la pression liée à ses responsabilités actuelles.
2. Kaolack, berceau de son destin judiciaire Né à Kaolack, Idrissa Diarra grandit dans un environnement où la discipline et l’excellence sont des valeurs fondamentales. Son père, enseignant rigoureux, veille à lui inculquer un sens aigu du devoir et du travail. Brillant élève, il obtient son baccalauréat en série L2 avant de poursuivre des études de droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. En 1996, il décroche une maîtrise en droit, première étape de son ascension vers la magistrature.
3. Un échec inaugural, suivi d’un parcours exemplaire Malgré son brillant parcours, Idrissa Diarra essuie un premier revers en échouant à l’oral du concours d’entrée à la magistrature. Un échec formateur qui renforce sa détermination. Il retente sa chance et réussit brillamment. Son diplôme lui est remis par le président de l’époque, Abdou Diouf. Depuis, il gravit les échelons, occupant des postes stratégiques, notamment à la Cour d’appel de Kaolack et à la Cour départementale de Tambacounda.
4. Une intégrité inébranlable Ali Ndao, ami d’enfance du magistrat, relate des anecdotes qui illustrent son intransigeance face aux arrangements. « Il n’a jamais abusé de son statut pour échapper à un contrôle policier. Il préfère suivre la procédure, même si cela lui coûte du temps. » Plus marquant encore, lorsque l’un de ses proches est impliqué dans une affaire d’escroquerie foncière, Idrissa Diarra refuse toute intervention. « Il a laissé la justice suivre son cours, sans favoritisme », ajoute son ami.
5. Des dossiers marquants et des décisions lourdes de conséquences Le magistrat a eu à traiter des affaires aussi complexes qu’émotionnellement prenantes. L’une d’elles concerne le cas d’un homosexuel décédé dont la famille ne trouvait aucun cimetière acceptant d’accueillir la dépouille. Face à l’impasse, son fils l’inhume clandestinement dans un champ, forçant le magistrat à rendre une décision délicate. Autre dossier marquant, celui d’une femme réclamant sa part d’héritage au décès de son ex-mari. Bien que son divorce religieux ait été reconnu, il n’avait jamais été officialisé par la justice. En plein procès, la plaignante décède, rappelant au magistrat l’implacabilité du destin.
Un homme de principes face aux enjeux judiciaires actuels Aujourd’hui, Idrissa Diarra s’impose comme une figure centrale de la lutte contre la corruption et les malversations économiques. Son intégrité et son dévouement à la justice en font un acteur incontournable de l’échiquier judiciaire, au grand dam de certains.
La rédaction de la SENTV.info