Le Président du Parti Rewmni a rendu visite hier au Maire de Dakar. A sa sortie de la Maison d’arrêt de Rebeuss où il a taillé bavette avec Khalifa Sall, il a indiqué qu’il considère ce dernier comme un détenu politique. En perspective des élections législatives, Idrissa Seck n’exclut pas une cohabitation politique. Selon lui, c’est la solution pour stopper les dérives du régime du Président Macky Sall.
Quelles sont vos premières impressions après avoir rendu visite à Khalifa Sall à Rebeuss?
Je suis effectivement venu aujourd’hui (hier, Ndlr) voir un homme politique d’une très grande valeur dont on veut assombrir l’avenir politique. Je voudrais tout d’abord me réjouir du fait que je l’ai trouvé dans une très excellente forme, dans une très excellente santé. Je lui ai réitéré mes conseils car je l’ai quand-même précédé dans cette position de victime d’un complot politique d’État. Je lui ai conseillé de faire beaucoup de sport, de beaucoup lire. J’ai trouvé en un mot un homme déterminé dans son combat politique.
D’aucuns estiment que le Maire de Dakar est un détenu politique. Est-ce votre avis?
J’ai le sentiment que le Président de la République et son clan n’ont pas compris que le peuple sénégalais, le peuple africain n’accepte plus des dirigeants qui manipulent la justice, verse dans la corruption, l’achat des consciences et l’embrigadement de certains organes de presse pour s’attaquer à certains hommes politiques. Ce sont des méthodes revolues. Et la population dans toute leurs composantes politiques, sociales, culturelles, intellectuelles resterons mobilisées. Pour notre part, nous nous y engageons pour mettre un terme à toutes ces dérives. C’est pourquoi, nous estimons que la détention de Khalifa Sall de même que Bemba Fall et les autres est une injustice flagrante. Ce sont des détenus politiques.
La presse qui était marquée aux abords de Rebeuss a été malmenée sous vos yeux. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?
L’agression que vous avez subi est une agression contre la liberté d’expression, contre la liberté de presse. Sans aucune invitation faite à vous même, parce qu’on ne veut pas que vous preniez les propos de Idrissa Seck, on vous a bousculé. On a failli casser vos équipements. Voilà la nature du régime. Mais je pense que le moment n’est plus très loin pour que nous puissions faire ce qu’il faut pour se débarrasser de ce régime.
Comment expliquez-vous vous la présence de Rewmi à la place de la Nation vendredi dernier à l’appel des « Yanamarristes »?
Le Rewmi a été présent, parce que nous soutenons tous les lanceurs d’alertes. Que ces lanceurs d’alertes soient dans l’administration sénégalaise pour indiquer les mauvaises actions, les mauvauses pratiques de l’intérieur. Et ce fut le cas avec Ousmane Sonko et le juge Dème. Le Mouvement Y En A Marre est un mouvement de la société civile qui lance des alertes, qui rassemble les mécontentements populaires, que ce soit le mécontentement des enseignants, des marchands ambulants, des expulsés des USA et de la diaspora. Nous soutenons évidemment toute cette expression populaire.
Un mot sur les inscriptions sur les listes électorales. ..
Nous sommes très satisfait de l’évolution des inscriptions sur les listes électorales. Et en particulier celle de la jeunesse. La jeunesse que nous trouvons extrêmement engagée dans ce processus. J’en profite pour dire que nous de l’opposition au sens large, nous travaillons ardemment à offrir une alternative au peuple sénégalais.
Où en êtes vous avec la liste unique de l’opposition aux prochaines législatives?
Nous y travaillons. Nous sommes un certain nombre de leaders qui nous concertons. Cette liste est une demande du peuple.
Croyez vous à une cohabitation à l’issue de ces joutes électorales?
Une cohabitation est possible au soir des élections législatives si le peuple sénégalais nous donne une majorité à l’Assemblée nationale. Cela entraînera automatiquement que le Premier ministre et le gouvernement soient sous contrôle de l’opposition. Mais cela permettra simplement d’arrêter les dérives du régime.
Me Abdoulaye Wade sera-t-il votre tête de liste?
Nous n’avons pas encore aborder la question de la tête de liste dirigée par Me Wade. Le plus important, c’est qu’il faut une vaste coalition pour aller vers les législatives.
Me Wade vous a câblé récemment. Que vous vous êtes dit?
J’ai reçu l’appel du Président Wade. Pour le contenu, vous conviendrez avec moi je ne peux pas le dévoiler à la place publique. Mais je peux dire, que c’était une conversation empreinte d’émotions.
Par Siaka NDONG : La Redaction SENTV.info
