Kazou Rajab 2017 – En hommage au 2ème Khalife général des mourides Serigne Fallou, une beauté de Rajab !

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Seringe falouLa communauté mouride célèbre, ce lundi 24 Avril 2017, le Magal de Kazou Rajab appelé également «Magalou Serigne Fallou ».L’évènement est d’une grande portée religieuse au regard de ce qui le caractérise. Il marque, ainsi, l’ascension du prophète Muhamed (Psl). En effet, c’est durant cette nuit de Kazou Rajab (Kazou = 27, et Rajab correspondant au mois qui précède le mois béni de ramadan) que le sceau des prophètes, la crème de la créature a effectué un double voyage en isra et mihraj. Il a quitté, dit-on, par un parcours original la Mecque pour Jérusalem (israël) où il a, ensuite, fait un autre parcours vertical en montant au ciel. Et c’est durant cette ascension que dieu lui a donné les cinq (5) prières canoniques qui demeurent un pilier essentiel de la religion musulmane. Et vous comprenez aisément que la célébration de cette nuit faste de Kazou Rajab doit concerner de toute la « Oumah » islamique.

Allah, le Maître des cieux et de la terre, le Seigneur des seigneurs comme pour gratifier le Fondateur du Mouridisme, ce Serviteur privilégié du Prophète Muhamed (Psl), ce Soldat increvable de la cause de l’Islam, a choisi cette nuit auguste, pleine de bienfaits pour le récompenser. Il lui donne un fils, Cheikh Muhamed Fadel Mbacké, communément appelé Serigne Fallou Mbacké, la vingt septième (27e) nuit du mois de Rajab de l’an 1886 à Darou Salam.

« L’homme n’obtient que le fruit de ses efforts », a dit l’adage. Serigne Fallou, faut-il le rappeler, est une Récompense divine. Oui !!! Galass, c’est la Récompense de celui qui n’a de cesse d’être au service de la Meilleure des hommes, jusqu’à déclarer, je cite : « ô Toi Mouhamed (PSL), je T’ai tellement adoré et sublimé que même mon amour pour mes parents s’est dissipé, effaçant en même temps , toute autre référence au
Matérialisme ».

Cheikh Mouhamed Fadel Mbacké est le fils de la Sainte Sokhna Awa Bousso de l’illustre famille des « Mboussobé ». Il a fait ses humanités auprès de Serigne Ndame Abdou Rahmane Lô à Darou Halimoul-Kabîr, village plus connu sous le nom de Ndame. Il effectuera plus tard «_Tadjid_» (l’art de comprendre le texte coranique) avec son oncle Mame Mor Diarra Bousso, puis avec Mame Thierno Ibra Fata Mbacké, un des frères cadets et lieutenant convaincu de Bamba. Il a également poursuit une part de ses études en rejoignant son Vénéré père, Cheikh Ahmadou Bamba à Koumak (Mauritanie) ce, durant son second exil. En 1928 (soit 8 mois après le rappel à Dieu de Borom Touba_), il entreprit le Pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam avec une forte délégation composée de grands dignitaires du Mouridisme: Mame Cheikh Anta Mbacké Sidy «_Borom Gawane », Serigne Mbacké Bousso, Serigne Moulaye Bousso, Serigne Mandiaye Diop et Serigne Ibrahima Dia.

Le 13 Juin 1945, Cheikh Mouhamadou Moustapha M’backé, son frère aîné et Khalife Général des Mourides qu’il aimait tant (cf. le jugement qu’il formulait à son endroit lors de l’inauguration de Taîf) : « ô toi qui erres dans la crainte des calamités de ton temps, va trouver refuge chez le Khalife Cheikh Moustapha à Taîf ») est rappelé à Dieu. Celui qui a vendu son rang de fils pour l’achat de la gloire de talibé devint alors LE Gardien du Temple du Cheikh Ahmadou Bamba, le 14 Juin 1945. Le 14 Juin de l’an 1945, date ô combien importante dans l’architecture de la géopolitique mondiale pour avoir coïncidé avec la signature de l’armistice (fin de la deuxième Guerre Mondiale-39/45). Au sortir de cette grande conflagration mondiale, les visages étaient meurtris, le monde livide de désespoir parce que la déception était si grande, la disette si apparente. Et dès son installation au Khalifat de son illustre père, celui qu’on surnommait affectueusement «Baye Galass» a promis monts et merveilles, abondance et opulence. Il disait souvent, avec un brin de sourire au coin de la bouche : « Je suis le Sénégal». Serigne Fallou était un témoin actif de son époque. En attestent ses relations avec Léopold Sédar Senghor, alors Président de la République du Sénégal. Durant son Khalifat, tout le monde s’était convenu que l’essentiel de la vie politique, économique et même culturelle se faisait et se défaisait dans la Sainte ville de Touba qu’il avait su donner un visage moderne digne des modèles urbanistiques orientaux. C’est sous son magistère que les travaux de la Grande Mosquée de Touba reprirent en 1949 jusqu’à atteindre leur phase terminale et être inaugurés le 07 Juin 1963. Serigne Fallou Mbacké «Galass Bayou Mbène» vouait un grand respect et un amour indéfectible à toute la famille de Cheikhal Khadim. Homme d’une bonté proverbiale, Pasteur modéré dans ses passions, Cheikh Muhamed Fadel n’a jamais fait un départ éclairant entre les confréries, entre les ethnies pas plus qu’entre les races. Il était un Bienfaiteur de l’Humanité. Il était le Tuteur de tout un peuple et entretenait de très bons rapports avec tous les Khalifes Généraux contemporains à lui : Khalifa Aboubacar Sy, puis Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, El hadj Thierno Seydou Nourou Tall, Cheikh Ibrahima Niass dit Baye Niass, Seydina Limamoulaye, Ahmadou Bella, Sardana de Sokoto pour ne citer que ceux-là.

Serigne Fallou exhortait tout le monde à l’observance stricte des préceptes de l’Islam, à l’entraide et l’amour entre prochains. Il disait souvent : « Le désir ardent de ce bas monde ne provoque que soucis et angoisse ». Il nous détournait de la tyrannie des plaisirs faciles à l’image de l’alcool, l’abus du tabac, les spectacles malsains etc. Serigne Fallou Mbacké nous galvanisait de cette force de la foi en Dieu capable d’ordonner, de régir les âmes et d’empêcher la déviation. Il était un Rassembleur hors pair, Régulateur social infatigable, voire insurpassable, un pur Ascète, un Rempart moral infranchissable, un Bijou de générosité incommensurable, pour tout dire : un Choisi. Il fut un Séraphin accompli de la Parole de Dieu, dont la vie est digne d’être vécue était. Il était, est et restera un Exemple humain, même, pour ceux qui ne partagent pas sa foi (Islam) et sa Tarîqa (Mouridisme).

C’est dans la nuit du 06 Août 1968 que « Borom Ndindy » « Borom Na Am Mou Am, cette Récompense divine acheva sa mission terrestre à l’âge de 83 ans, nombre correspondant à la valeur numérique du verset de la Sourate «YA-SIN».

Éternelle lumière paradisiaque sur cette Valeur sure de l’Islam !
Que la Grâce de ce digne fils de Bamba soit cette gerbe de lumière qui guidera nos pas pour toujours !

– Par Ibrahima Ngom Damel ** Journaliste

 

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