SENTV : La part de responsabilité que jouera le président Macky Sall dans la mise en lambeau de d’état de droit au Sénégal est de loin supérieure à celle de ses prédécesseurs.
Né après les indépendances et ayant été en première ligne en 2011 dans le combat contre la troisième candidature du président Abdoulaye Wade, il a eu rendez-vous avec l’histoire pour consolider l’état de droit. Au lieu de cela il poignarde dans le dos de façon récurrente le peuple sénégalais.
Son entêtement à souffler le chaud et le froid quant à une troisième candidature est une comédie de mauvais goût qui fragilise l’état de droit. Il est légitimement permis de se demander à quoi sert le droit au Sénégal. Si celui-ci se définit comme «l’ensemble des règles imposées aux membres d’une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l’arbitraire et à la violence des individus», il faut se demander s’il est possible de vivre dans une société apaisée, lorsque les règles de droits sont piétinées quotidiennement ?
Lorsque l’arbitraire tend à devenir un mode de gouvernance, la résistance n’est plus seulement un droit, mais un devoir pour tout citoyen qui se respecte. Toute personne désireuse de vivre avec un minimum de dignité et de liberté ne peut rester les bras croisés face à la violation répétées de la loi, aux enlèvements extra-judiciaires, aux milices armées, à la persécution d’opposants, aux condamnations arbitraires, etc.
Si en tant que citoyens nous ne sommes pas prêts à défendre les acquis pour lesquels nos parents et nos grands parents se sont battus nous devrions accepter alors de jeter à la poubelle toutes les règles de droit qui régissent notre pays et accepter de légitimer la loi du plus fort, comme dans le jungle car ce que nous vivons actuellement y ressemble beaucoup.
Ce n’est certainement pas faire de la psychanalyse bon marché que de considérer que la conception de l’état de droit que nous sert Macky Sall et son régime est complétement archaïque. Sa déclaration sur un média français dans laquelle il indique que la question du troisième mandat est juridiquement réglée est ni plus ni moins un mépris pour la loi fondamentale sénégalaise que lui-même a juré de respecter et de protéger.
La haine qu’il porte à son principal opposant Ousmane Sonko, est d’une telle intensité qu’il lui est insupportable de s’imaginer un seul instant avoir comme président de la République M. Ousmane Sonko. Il faut tout simplement rappeler encore une fois au président Macky Sall que la stabilité et l’avenir du Sénégal est un bien précieux qui dépasse de loin sa propre personne et celle de n’importe lequel de ses opposants.
En conséquence son appétit à s’attarder au pouvoir ne doit pas l’emporter sur l’avenir de 17 millions de sénégalais. Il n’est jamais trop tard pour revenir à la raison. Aux sénégalais de prendre toutes leurs responsabilités.
Alphonse Dialeing Diédhiou
Membre MONCAP