La DRH du ministère de la Santé, l’assistante infirmière, la fausse note de service et le gérant de Cybercafé
SENTV : F. Kama s’est engouffrée dans une sale histoire de faux qui pouvait freiner sa carrière professionnelle. Heureusement, elle a pu bénéficier de la clémence du juge du tribunal d’Instance de Dakar.
Pour permettre à sa belle-fille du nom de Mame Diarra de travailler en tant qu’infirmière dans le district de Fatick, l’assistante infirmière s’est fait établir une fausse note d’affectation.
Après avoir reçu le document incriminé, le médecin-chef contacte la Directrice des ressources humaines (DRH) du ministère de la Santé et de l’Action de sociale pour dénoncer la manière dont la « note de service » a été confectionnée.
« L’en-tête est en couleur et le cachet en noir et blanc. Automatiquement, j’ai appelé Mame Diarra qui m’a dit que c’est son mari qui lui a donné la note. À son tour, celui-ci désigne madame Kama comme étant celle qui lui a remis le document », a relaté Mme Awa Fall.
Née en 1969 et mère d’un enfant, F. Kama explique qu’elle a été renvoyée par la secrétaire lorsqu’elle s’est présentée sans rendez-vous au ministère. Une fois à l’extérieur, elle appelle une amie pour se plaindre.
Sur ces entrefaites, A. Thiam l’interpelle et lui réclame 20 000 francs pour l’établissement du faux document. Mais, ce dernier a mentionné Kaolack au lieu de Fatick.
« Lorsque la DRH m’a convoquée, il m’a conseillé de mentir. Le soir, il m’appelle pour me dire de supprimer son numéro. Sur instruction des agents enquêteurs qui m’ont remis un enregistreur, je me suis rendue par la suite chez lui à 22h. Pendant qu’il me menaçait, les enquêteurs le regardaient sans qu’il s’en aperçoive », fait-elle savoir.
Gérant de Cybercafé, A. Thiam informe qu’il a scanné l’original, avant de confectionner le faux. « Elle devait me payer 5000 francs. Mais, elle m’a remis un acompte de 2000 francs », a argué le jeune homme de 33 ans.
Lors de la perquisition à son domicile, sis aux Parcelles Assainies, les enquêteurs ont saisi un lot de faux documents (attestations de bac, relevés de notes…), une imprimante et un ordinateur.
Le conseil de la partie civile a réclamé le franc symbolique. « On s’est constitué pour laver notre honneur », a-t-il asséné.
Selon Rewmi Quotidien qui donne l’information dans sa parution de ce mardi, le parquet, pour qui les faits sont constants, a requis un an ferme contre les prévenus.
Rendant son délibéré, le juge a condamné A. Thiam à un an dont, trois mois ferme pour faux dans un document administratif. Quant à F. Kama, elle a été condamnée à un an avec sursis pour complicité de faux et usage de faux.