“La justice sénégalaise n’est pas faite que pour les acteurs politiques” (Par Pape Mahawa Diouf)

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SENTV : Je dois préciser que notre système judiciaire n’a pas été construit pour les hommes et les femmes politiques. Il faut se rendre compte de cela. D’ailleurs, je crois même que c’est une erreur de penser ainsi.

Il faut donc que ceux qui pensent ainsi arrêtent de juger la justice sénégalaise à l’aune de leurs intérêts et de leur propre turpitude judiciaire. La justice s’occupe tous les jours de faire en sorte que les enfants de ce pays puissent circuler en homme libre.

On circule librement parce qu’il y a un système d’état de droit au Sénégal qui fait que lorsque quelqu’un porte plainte, il sait que s’il a été accroché, volé ou agressé, il peut avoir justice. C’est ça la justice, avoir confiance que lorsqu’on se lève le matin et qu’on sort de chez nous, on est sûr qu’on a des règles garantissent qu’on peut marcher librement.

C’est un peu trop facile et irresponsable à la fois de pointer le doigt, à chaque fois qu’on a des problèmes avec la justice, le procureur de la République ou le président Macky Sall. En plus, nous avons tous entendu les autorités de l’Assemblée nationale dire que lorsqu’on demandera la levée de l’immunité des députés cités dans cette affaire, ils voteront dans ce sens.

Dans le même temps, les deux principaux mise en cause dans cette affaire se sont également engagés à répondre à toute convocation concernant cette affaire bien qu’ils ne soient pas obligés. Je rappelle aussi qu’on a eu trois situations à l’Assemblée nationale dont la première concernait notre camarade Seydina Fall dit Bougazeli.

Il a eu le courage de démissionner immédiatement de l’Assemblée nationale pour se mettre totalement à la disposition de la justice. Il a bénéficié d’une liberté provisoire mais la procédure est toujours en cours.

Le deuxième cas de l’Assemblée nationale concernait un député qui est accusé de viol (Ousmane Sonko, Ndlr) par une sénégalaise (Adji Raby Sarr, Ndlr). On le convoque pour audition, il refuse de répondre et provoque la mort de 14 personnes.

Le troisième cas concerne cette affaire en cours de trafic présumé de passeports diplomatiques. Et les autorités de l’Assemblée nationale tout comme les mises en cause ont déjà donné des assurances fortes qu’ils vont collaborer avec la justice. Je ne vois pas de raison de sentir un deux poids deux mesures dans le traitement de ces différents cas.

Par Pape Mahawa Diouf (Extrait d’un entretien avec Sud Quotidien)

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