SENTV : Le ministre Oumar GUEYE a affirmé dernièrement que la ville comme entité territoriale n’avait plus sa raison d’être suivant les dispositions et la logique de l’acte 3 de la décentralisation. Ce n’est pas nouveau.
Pour ceux qui avaient bien lu et analysé toutes les dispositions de l’acte 3,c’était une évidence qu’à terme le statut de la ville commune devait disparaître. Nous en étions tellement convaincus que lors des dernières élections locales, nous avions tous négligé plus ou moins la ville pour concentrer nos efforts sur les communes. Nous pensions tous que la ville était dans une période transitoire et que sa mort était programmée.
C’est ce qui explique certaines situations ubuesques comme à Rufisque. Aucun des gagnants de l’élection au niveau des communes ( Rufisque Nord, Rufisque Est et Rufisque Ouest ) n’a voulu être maire de la ville. Dans un consensus inédit ils sont allés cherché un perdant de l’élection pour en faire le maire de la ville. Ils se sont arrangés pour l’encadrer en tant que 1er, 2ème et 3ème adjoints. Mais l’état n’était pas prêt pour tout de suite supprimer la ville et il a renvoyé sa décision à la deuxième phase de l’acte 3.
C’est cela que le ministre a voulu rappeler lors de sa prise de parole. Il y a donc une certaine malhonnêteté de la part de certains politiciens qui font semblant de découvrir où allait logiquement l’acte 3 de la décentralisation. Après on peut épiloguer sur les intentions réelles de l’exécutif et penser que la finalité serait simplement de neutraliser Dakar. Ils n’ont peut être pas tort absolument car il est possible de penser que Dakar la ville capitale qui est contre le président en exercice peut faire désordre.
Mais à terme les villes collectivités territoriales que sont Dakar, Pikine, Rufisque, Thiès et Saint Louis vont disparaître pour laisser place à des conseils départementaux. La logique de la décentralisation dans les dispositions de l’acte 3 le commande. Pourquoi on a érigé seulement cinq villes comme communes sur la multitude de villes que compte le Sénégal ? La disparition de la ville entité territoriale rendra plus équitable et logique la décentralisation dans notre pays.
Pour apporter la contradiction au ministre, Moustapha DIAKHATE a cru devoir convoquer les dispositions du chapitre V relatives à la ville. Ces dispositions stipulent en son article 167 : ” Une ville peut être instituée, par décret, pour mutualiser les compétences de plusieurs communes qui présentent une homogénéité territoriale.”
Je voudrais attirer l’attention de monsieur DIAKHATÉ sur le fait que les dispositions laissent à l’exécutif le soin de décider de la création ou non de la ville entité territoriale et qui peut le plus peut le moins. En décidant de la communalisation intégrale, et de la départementalisation, le Sénégal avait opté pour le dépérissement de la ville entité territoriale.