Le célèbre ‘’Saltigué’’ (prédicateur) Koromack Faye a été attrait hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar pour vol d’électricité. Il a clamé son innocence en dénonçant une cabale contre sa personne.
N’eût été le recadrage du président Ndary Diop, le prédicateur Koromack ou Samba Faye à l’état civil allait transformer son procès en une séance de divination où il dit avoir déjà vu le sort réservé, dans l’au-delà, à ses présumés détracteurs. Comparaissant hier, devant de la première chambre du tribunal correctionnel de Dakar, pour vol d’électricité, il s’est dit victime de cabale. Ainsi prédit-il l’enfer à ses détracteurs supposés en lançant : ‘’des gens m’en veulent. Ils iront en enfer et veulent entraîner des gens sur le même chemin’’. Mais le président l’a vite interrompu. ‘’Limitez-vous aux faits qu’on vous reproche et parlez calmement.’’
Le prévenu a estimé devoir s’emporter, car il juge que les faits qu’on lui reproche sont montés de toutes pièces. En fait, la société nationale d’électricité (Senelec) accuse le prédicateur d’avoir fait des branchements clandestins dans un de ses restaurants, notamment une dibiterie. Ce qu’il a réfuté, arguant que le local avait des arriérés de factures d’électricité, au moment où il le prenait en location. Ainsi, pour pouvoir mener ses activités en toute légalité et retrouver de l’électricité, il a épuré les arriérés estimés à 400 000 F CFA. Pour convaincre de sa bonne foi, il a brandi les preuves du règlement à la Senelec. C’est la raison pour laquelle il a dénoncé une cabale. ‘’Je suis allé faire un règlement en proposant un moratoire de 200 000 F Cfa par paiement. A ma grande surprise, la Senelec n’a pas remis l’électricité. Pour continuer mes activités, j’ai acheté un groupe électrogène et des panneaux solaires. Ainsi mes enfants ont pu continuer leur travail. En voyant ces fils, les agents m’ont accusé de vol d’électricité’’, s’est défendu Koromack.
Des allégations battues en brèche par les constations de Senelec, absente à la barre. D’après les mentions du procès-verbal de la société d’électricité, des fils étaient cachés derrière des fenêtres. Compte tenu de cet élément, le parquet a demandé une application stricte de la loi pénale. Mais Me Djiby Diallo estime que le prédicateur doit être relaxé, puisque, à l’en croire, le PV ne fait pas état de branchement, mais plutôt de fils. Il a ajouté que son client a payé les arriérés pour entrer dans la légalité. ‘’Une société nationale aussi importante ne doit pas priver les gens d’électricité. C’est un homme connu qui ne va pas autoriser ses enfants à trafiquer de l’électricité’’, a soutenu le conseil, convaincu que le prédicateur est victime des contentieux qu’il a avec l’Etat. L’affaire sera vidée le 15 mars prochain.
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