Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a promis, dimanche, de lutter avec la « coalition islamique antiterroriste », qui réunit quarante pays à dominante sunnite, contre les groupes extrémistes jusqu’à leur « disparition de la Terre ».
« Nous allons continuer à pourchasser les terroristes jusqu’à ce qu’ils disparaissent de la Terre. » L’Arabie saoudite et son nouvel homme fort, le prince héritier Mohammed ben Salmane, ont promis, dimanche 26 novembre à Riyad, de mener avec la « coalition islamique antiterroriste », composée d’une quarantaine de pays à dominante sunnite, une lutte implacable contre les groupes extrémistes.
Le lancement de cette coalition avait été annoncé en décembre 2015. La tension ne cessant de monter entre l’Iran et l’Arabie saoudite, la Syrie et l’Irak, dont les dirigeants entretiennent des liens forts avec Téhéran, n’en font pas partie.
De son côté, le Qatar, qui figure sur une liste des pays membres, n’était pas invité à la réunion qui a réuni à Riyad les ministres de la Défense de plusieurs pays d’Asie et d’Afrique, dont le Pakistan, la Turquie et le Nigeria. Quatre pays arabes, dont l’Arabie saoudite, ont rompu avec Doha en juin en l’accusant de soutenir les groupes extrémistes, ce que l’émirat dément.
Solidaires avec l’Égypte
« Notre réunion est très importante car ces dernières années, les organisations [terroristes] agissaient dans nos pays sans qu’il y ait de coordination » pour les contrer, a déclaré le prince héritier saoudien.
« Cet état de fait prend fin aujourd’hui car plus de 40 pays envoient un signal très fort consistant à dire que nous allons travailler ensemble et que nous allons mettre ensemble nos capacités militaires, financières, politiques et de renseignement », a-t-il souligné.
Mohammed ben Salmane a exprimé à cette occasion la solidarité des participants avec l’Égypte où un attentat – encore non revendiqué – contre une mosquée a fait vendredi au moins 305 morts. « C’est un événement très douloureux qui vient nous rappeler les dangers du terrorisme et de l’extrémisme », a-t-il déclaré.
« La plus grande menace du terrorisme et de l’extrémisme n’est pas seulement de tuer des innocents et répandre la haine, mais de ternir la réputation de notre religion et de déformer notre croyance », a estimé le prince héritier, qui se présente comme le champion d’un « islam modéré, tolérant et ouvert sur les autres religions ».
Priorités divergentes
Cette coalition, qui sera basée à Riyad, est décrite par les responsables saoudiens comme un pacte d’assistance mutuelle dans la lutte contre les groupes que les États membres considèrent comme terroristes. Cette assistance pourra être militaire, financière, matérielle, elle devrait aussi faciliter l’échange de renseignements, mais s’attaquer aussi à l’idéologie soutenant les groupes les plus radicaux.
Au-delà d’un accord sur les grands principes, les ministres présents à Ryad ont exprimé des priorités différentes. La délégation yéménite a estimé que l’accent devait être mis sur l’Iran, Al-Qaïda et l’organisation État islamique, tandis que la Turquie a demandé « le soutien de nos amis » face aux séparatistes turcs.
Selon certains, la coalition pourrait devenir aux yeux de Riyad un instrument pour mener une politique étrangère plus affirmée, en obtenant le soutien de pays d’Afrique et d’Asie auxquels on promettrait une aide financière et militaire.
Avec AFP et Reuters