SENTV : Une nouvelle tragédie de la migration clandestine secoue la Libye. Le bureau du procureur général libyen a annoncé, dimanche 9 février, vingt-huit corps de migrants ont été découverts dans une fosse commune, située dans un centre de détention clandestin tenu par un réseau de trafiquants d’êtres humains, près de la ville de Bani Walid, au nord-ouest du pays.
Un centre de détention sous la coupe des trafiquants
D’après les autorités locales, la découverte macabre a été faite après une opération des forces de sécurité libyennes, qui ont perquisitionné un site suspecté d’abriter des activités illégales liées au trafic de migrants. Sur place, des traces de torture, des cellules de détention de fortune et des restes humains ont été retrouvés.
Selon des sources sécuritaires, le centre était géré par un réseau de passeurs qui exploitait des migrants en transit vers l’Europe. Les victimes, originaires d’Afrique subsaharienne, auraient subi de graves abus physiques et psychologiques, certains étant exécutés froidement après avoir été retenus en captivité.
Une découverte qui met en lumière l’horreur des routes migratoires
La Libye, en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est devenue un point de passage central pour les migrants tentant de rallier l’Europe par la Méditerranée. Mais pour beaucoup, ce périple vire au cauchemar, entre exploitation, tortures, et disparitions forcées orchestrées par des réseaux criminels opérant en toute impunité.
Les organisations internationales de défense des droits humains dénoncent depuis plusieurs années l’existence de camps de torture tenus par des passeurs et parfois même par des groupes armés locaux, où des migrants sont vendus, réduits en esclavage ou tués.
Vers une enquête internationale ?
Face à l’ampleur de cette découverte, plusieurs ONG appellent à une enquête indépendante pour identifier les responsables et traduire en justice les auteurs de ces exactions. « Il est impératif que cette tragédie ne reste pas impunie », a déclaré un représentant de Human Rights Watch, rappelant que des milliers de migrants sont encore pris au piège dans des centres de détention en Libye.
Cette fosse commune n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle vient s’ajouter à une longue liste d’atrocités commises contre les migrants en Libye, soulignant l’urgence d’une intervention internationale pour mettre fin aux violences et protéger les populations vulnérables.