SENTV : Moustapha Tall et ses deux frères ont soldé leurs comptes, hier mercredi, devant le tribunal correctionnel de Dakar.
Selon Rewmi Quotidien, le célèbre opérateur économique accuse ses frangins d’abus de confiance portant sur le montant de 5 milliards FCFA.
Des accusations que les prévenus ont balayées d’un revers de main. Ils ont tous comparu libres.
Poursuivi pour le montant de 3 milliards 527 millions de nos francs, Mamadou Tall dit Pape Tall, soutient qu’il gérait le magasin de Kaolack en tant qu’associé.
« L’argent ne passait pas entre mes mains. C’est le comptable qui était le responsable de la caisse. La Sagam, mandataire de la Sgbs, récupérait l’argent tous les matins. Chaque week-end, Moustapha Tall faisait un inventaire. J’ai géré ce magasin de riz de 1993 à 2001, avant d’être affecté à Dakar », confie-t-il.
Pour ce qui est des centaines de millions retrouvées dans son compte bancaire, Pape allègue qu’il vendait parallèlement du sucre, du mil, du pétrole…
Lui emboîtant le pas, son petit frère, Seydina Alioune Tall, accusé d’avoir fait main basse sur la somme de 2 milliards 339 millions FCFA, indique : « J’étais le gérant du magasin de Dakar. Mais, il ne nous payait pas. Je gagnais des commissions auprès d’autres clients d’importateurs. C’est ce qui m’a permis d’alimenter mon compte bancaire à hauteur de 15 millions de francs. Ensuite, j’ai acheté un terrain à Saly. »
Interrogée à son tour, la partie civile parle de trahison. « Je n’ai jamais pensé que les prévenus vont me poignarder dans le dos Je me rendais à Kaolack chaque six mois. Après inventaire, je constatais des trous. Ainsi, j’ai affecté Mamadou Tall à Dakar. Mais, il continuait à voler mon argent. Il a ouvert un magasin sur l’avenue Lamine Guèye avec mes sous. Ils sont en train de construire des maisons, d’acheter des voitures et de distribuer des billets pour la Mecque », charge-t-il.
Mame Diarra Tall craque et fond en larmes : « Ma mère ne mérite pas ça… »
Appelée à la barre pour témoigner, Mame Diarra Tall qui est sous le coup d’une plainte de la partie civile, affirme : « Nous sommes issus d’un même père et d’une même mère. Moustapha Tall raconte des contrevérités. Je gérais le magasin de Kaolack après le départ de Mamadou. Ma mère ne mérite pas ça. »
La gorge nouée, elle n’est plus parvenue à s’exprimer. Elle sera évacuée de la salle par son avocat, Me Ousseynou Gaye.
Constitués pour la défense des intérêts de la partie civile, Mes Youssoupha Camara et Assane Dioma Ndiaye ont réclamé la rondelette somme de 10 milliards FCFA, à titre de dommages et intérêts.
« Quand on a porté plainte en 2005, leur père a tenté de régler le problème à l’amiable. Mamadou avait reconnu avoir détourné 492 millions de francs. Tout ce qu’ils disent c’est du toc », défend Me Camara.
Le représentant du Ministère public a demandé au tribunal d’entrer en voie de condamnation et d’infliger une peine assortie du sursis aux prévenus.
La défense quant à elle, a plaidé le renvoi des fins de la poursuite. L’un des conseils a estimé que les faits ont largement atteint la prescription. Dans la mesure où, c’est entre 1993 et 2002.
« La partie civile a saisi la justice en 2013 sur la base de suspicions. Il nous a traînés au tribunal sans la moindre preuve. Nous avons subi un préjudice moral et financier », assène l’avocat.
À cet effet, il a demandé 10 milliards FCFA, en guise de réparation. Pour Me Cheikh Faye, cette action judiciaire va à l’encontre de nos valeurs.
« Leur défunt père a tout fait pour qu’il n’y ait pas de litige. On voudrait dans un flou artistique anéantir deux jeunes frères. La partie civile est en litige judiciaire avec toutes les banques de la place », peste-t-il. Le jugement sera rendu le 10 novembre prochain.