Lutte contre le chômage : résigné, l’état se tourne vers l’auto-emploi

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SENTV.info : Le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, Dame Diop, reconnaît que l’Etat doit se tourner vers l’entreprenariat pour arriver à combler le gap de l’offre d’emplois.  Il l’a souligné, hier, en présidant l’ouverture d’un atelier du Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes) qui vise à préparer les nouveaux demandeurs d’emploi.  

L’Etat espère tenir ses promesses d’accès à l’emploi en misant sur l’entreprenariat, à entendre le ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, Dame Diop, qui présidait, hier, l’ouverture d’un atelier de formations des nouveaux demandeurs d’emploi. «Nous convenons, tous, aujourd’hui, qu’il n’est plus possible, grâce au seul emploi salarié, de faire face au chômage des jeunes. Tout le monde est d’accord que les pouvoirs publics, malgré tous les sacrifices consentis par l’Etat, ces dernières années, pour recruter des milliers de jeunes, ne peuvent pas couvrir suffisamment de postes pour absorber le chômage. Il reste donc d’explorer l’auto-emploi. Nous devons arriver à inverser cette lourde tendance qui fait ‘fonctionnariser davantage l’emploi’ et ainsi convaincre les jeunes que la meilleure garantie de l’emploi, c’est d’être son propre employeur», a indiqué, M. Diop, à l’ouverture de cet atelier destiné à préparer les nouveaux demandeurs d’emplois aux entretiens dans les entreprises.

S’il en est ainsi, c’est parce que, pour le ministre, le combat pour l’insertion des jeunes ne doit négliger aucune piste, ni aucune possibilité. Dame Diop encourage à l’entreprenariat. Ce, d’autant que les chiffres du chômage sont alarmants. Selon le sexe, le chômage affecte davantage les femmes que les hommes. De même, une répartition de la population des chômeurs par tranche montre qu’il affecte plus les jeunes, notamment la tranche 20-24 et 25-29 ans. Les demandeurs sur les 200 mille postulants qui sortent par an des écoles de formation, tentent aussi la Fonction publique avec ses 150 mille fonctionnaires.

L’initiative de formation des néophytes est portée par le Mouvement des entreprises du Sénégal, (Meds), présidé par Mbagnick Diop. Lequel encourage la piste de l’auto-emploi, après maintes tentatives. «C’est parce qu’en dépit de tous les efforts du gouvernement, malgré le dynamisme de l’économie nationale avec la mise la mise en œuvre du Pse et d’autres programmes et projets, le niveau du chômage demeure élevé», relève M. Diop lors de son discours de bienvenue au participants à l’atelier de training (formation) aux techniques d’entretien pour décrocher son premier job.

Eternel stage, éternel Cdd

L’atelier donnera des outils aux novices de savoir exposer leurs motivations aux entreprises. Les plus chanceux décrocheront un stage, un Cdd, Cdi… Mais la réalité au Sénégal est que les jeunes ne sont pas toujours promus dans les sociétés pour des raisons internes ou autres. Pour Mbagnick Diop, «C’est un problème», mais souligne-t-il, «c’est important que les jeunes aient, au moins, un pied dans l’entreprise, parce qu’elles deviennent de plus en plus exigeantes. Elles demandent, des fois, de l’expérience». Et de poursuivre : «C’est vrai qu’on pourrait considérer le stage ou le Cdd comme quelque chose de précaire, mais c’est mieux que rien du tout».

A son avis, c’est ce qui explique le problème de centaines de milliers de jeunes qui sont au chômage au Sénégal. Ils sont bien formés, mais l’Etat n’arrive pas à les absorber dans la Fonction publique, encore moins le privé. «C’est pourquoi, nous essayons de les inciter à créer leur propre entreprise par l’auto entreprenariat pour devenir leur propre patron et même embaucher. C’est à nous de réfléchir sur comment faire pour aider les jeunes diplômés à s’insérer dans la vie active que ce soit par le stage, le Cdd, le Cdi ou l’auto entreprenariat. L’essentiel, c’est d’avoir des activités professionnelles à l’issue des formations», dixit Mbagnick Diop.

Emile DASYLVA

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